Ces solutions de sortie de crise qui contribuent à renforcer les divisions*
L’implosion d’un régime fait que des solutions de sortie de crise contribuent à renforcer les divisions. C’est le cas au #Sénégal, avec ces controverses sur un dialogue dont on ne parle que vaguement, ce qui alimente les dissensions.
Il faut clarifier les enjeux nationaux et poser la problématique d’ensemble en termes clairs, pour féconder et structurer des discussions constructives, afin de donner de la substance aux positions des uns et des autres, pour les rapprocher sur l’essentiel.
Je soumets qu’en observant les dynamiques politiques et sociales qui ont entraîné cette crise de régime que tous les observateurs objectifs ont vu venir, la question fondamentale reste celle de la légitimité, de la pertinence, de la congruité et de la cohérence de l’usage qui est fait des institutions républicaines du Sénégal, depuis son indépendance politique.
Il est constant que les institutions républicaines du Sénégal ont été forgées de manière à être dévoyées, pour instaurer une sorte de monarchie pseudo-républicaine, que les opposants ont toujours dénoncé, pour ensuite en abuser, quand ils accèdent au pouvoir.
C’est de l’escroquerie institutionnelle programmée et organisée, dont les abus font forcément le lit de révoltes larvées, donc de déstabilisations économiques et sociales.
J’avais déjà démontré dans une analyse publiée dans #LePoint du 26.10. 2018, que des institutions dévoyées fabriquent de la pauvreté et que, cette pauvreté devenant structurelle et endémique, féconde des frustrations qui sont opportunément récupérées par les oppositions politiques.
Et que, essayer de détruire ce genre d’opposition, avec de la répression politicienne, administrative, armée et judiciaire, par le truchement de lois iniques faites sur mesure par des parlementaires issus d’élections elles-mêmes dévoyées en amont, ne peut que socialement légitimer et radicaliser les divisions et approfondir les fractures, ce qui ne peut manquer de conduire au chaos dont nous voyons maintenant les prémisses.
Il s’agit bien d’une crise de régime dont les impasses actuelles ne sont que des manifestations primaires. J’avais prévenu du chaos le 10.01. 2021 dans l’émission LR du Temps de #IRadio donc avant les événements tragiques de Mars 2021. J’ai remis ça sur #TFM, le 17.09.2022 bien avant les drames de Juin 2023.
J’insiste, dialoguer par de l’opportunisme politique dicté par la conjoncture, n’a aucun sens fondamental.
Il faut d’abord se mettre d’accord sur l’engagement de détruire les fondements même de la crise de régime, pour apaiser les esprits et, créer de la confiance mutuelle.
Et discuter, doit d’abord se faire sur un modèle de développement consensuel qui permette d’orienter, d’ajuster et de purger nos institutions dévoyées. Se donner un tel objectif, permettrait de créer le contenu et le processus d’une concertation.
Pour donner des gages crédibles d’une volonté d’apaisement, il faut commencer par libérer, sans conditions, ceux qui sont détenus sur la base de lois iniques.
*Papa Demba Thiam
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