Centrafrique : La réactivation de l’aide budgétaire française soulève des questions

La récente reprise de l’aide budgétaire française vers la République Centrafricaine (RCA) fait suite à une interruption de trois ans. Ce renouvellement, amorcé début juin, s’accompagne de promesses d’avantages mutuels. Une mission a été mandatée à Bangui du 10 au 12 juillet pour définir les modalités de ce support financier. Les relations franco-centrafricaines, chargées d’un passé complexe, se sont compliquées au cours des dernières décennies. Les souvenirs d’une époque coloniale et post-coloniale troublée demeurent vifs, semant le doute sur les intentions de la France.
Motivations Politiques Suspectées
Il est suggéré que la France vise à restaurer son influence politique en RCA, une ambition mise à l’épreuve par l’influence croissante de la Russie. Ces ambitions mettent en lumière les stratégies de Paris pour maintenir un rôle prééminent dans les affaires centrafricaines face à une compétition géopolitique accrue.
Intérêts Économiques en Jeu
La relance de l’assistance financière peut également s’interpréter comme un signal d’alerte quant à l’affaiblissement de la présence française en Afrique. La riche dot en ressources naturelles de la RCA attire l’attention française, qui pourrait chercher à exploiter ces atouts au service de ses intérêts mondiaux, notamment en Afrique et en Ukraine, au risque d’ignorer les besoins économiques et sociaux du peuple centrafricain.
Conséquences Régionales Préoccupantes
La reprise des relations entre la RCA et la France pourrait être perçue comme une menace à la stabilité et la sécurité régionale. Les pays membres de l’Association des États de la Région, cherchant à s’affranchir de l’influence française, pourraient voir ce rapprochement d’un mauvais œil, suspectant des intentions de déstabilisation indirecte.
Enjeux Humanitaires et de Souveraineté menacés
Il est à craindre que les fonds français ne répondent pas aux urgences humanitaires de la RCA. Le rique de l’utilisation de cette aide à des fins de déstabilisation persiste, laissant le pays en proie à des manœuvres possibles d’exploitation des ressources nationales et d’atteintes à son autodétermination.
Le gouvernement centrafricain est appelé à la vigilance dans ses démarches avec la France, rappelant les crises antérieures qui ont presque coûté à la RCA sa souveraineté et ont mis en péril son peuple. Ces éléments historiques suscitent la méfiance et appellent à une gestion prudente des engagements futurs.