Carte d’égalité des chances : Vers la convocation d’un Conseil présidentiel sur le Handicap

Le 26 mai 2010, l’Assemblée Nationale du Sénégal a voté la loi d’Orientation Sociale visant à « garantir l’égalité des chances des personnes handicapées ainsi que la promotion et la protection de leur droit contre toute forme de discrimination ». Cette loi a été promulguée le 06 juillet. L’application de ladite loi n’est toujours pas effective. Une situation qui oblige les associations nationales en charge de la question de handicap à convenir avec le président de la République un conseil présidentiel sur le Handicap.

« Quand cette loi avait été votée, les personnes handicapées ont applaudi parce que nous avons dit enfin une loi qui consacre et protège nos droits est née au Sénégal mais quelques années après, cette euphorie a été plus ou moins émoussée parce que toutes les dispositions qui nous paraissent pertinentes de la loi n’ont pas encore été effectives. Bien que les handicapées, aujourd’hui au Sénégal, se réjouissent de l’engagement du gouvernement et du président Macky Sall qui s’était personnellement déplacé pour lancer la carte d’égalité des chances. La carte est devenue une réalité mais  elle  n’est pas encore effective dans l’ensemble des services qu’elle est censée porter », a laissé entendre Yatma Fall, le président de la Fédération nationale des personnes handicapées du Sénégal, en marge d’un atelier de restitution de l’évaluation juridique de la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées et son application.

L’institution de la carte d’égalité a été faite après une étude. Selon cette étude, les personnes handicapées avaient quatre problèmes prioritaires auxquels il fallait trouver des solutions. Le premier problème c’est toutes les difficultés liées à la santé, à l’appareillage et  la réadaptation des personnes handicapées. Le deuxième problème prioritaire, c’était l’ensemble des difficultés liées à l’éducation et à la formation des personnes handicapées. Le Troisième problème prioritaire, toujours révélé par ce diagnostic, est toutes les difficultés liées relatives à l’insertion et à l’emploi des personnes handicapées et enfin le quatrième point c’était l’aménagement du cadre de vie et l’accessibilité d’une manière générale.

La carte devait être une réponse à ces différents problèmes pour faciliter l’accès aux services sociaux de base des personnes handicapées : l’éducation, la santé, la formation, les financements, l’habitat, les transports publics…

« Aujourd’hui la carte ne porte que le service santé et même ne porte pas l’ensemble du service santé parce qu’elle ne prend pas en charge l’appareillage des personnes handicapées. Les autres services censés être pris en charge par la carte ne sont pas encore effectifs. C’est pour cela, nous avions convenu avec le président de la République de convoquer un conseil présidentiel sur le Handicap qui permettrait, autour du Président de la République, d’avoir tous les ministères sectoriels concernés par la mise en oeuvre de la carte d’égalité des chances afin de les amener à prendre des engagements pour que les handicapés détenteurs de la carte d’égalité des chances puissent avoir accès à tous les services offerts par la carte », a renchéri M. Fall.

A en croire le président Yatma Fall, il y a également la Haute Autorité chargée de la Promotion et de la Protection des Personnes Handicapées qui est appelée Haut Conseil de l’égalité des chances qui tarde à voir le jour. Une haute autorité dont le rôle est d’être un observatoire sur les droits des personnes handicapées au Sénégal mais également un mécanisme national de suivi de la convention.

Par ailleurs, il y a une autre disposition importante de la loi, c’est le fonds d’appui aux personnes handicapées dont également la fonction principale est de lutter contre la mendicité des jeunes handicapées dans les rues de Dakar et de les grandes villes. « Si les gens sont arrivés à la mendicité, c’est parce que les systèmes qui sont mis en place sont des systèmes d’exclusion et non d’inclusion. Il faut arriver à mettre en place des politiques d’inclusion pour que les handicapées soient à l’aise », a-t-il conclu.

Seydou Diouf, le président de la commission des lois et des droits humains à l’Assemblée nationale a reconnu la lenteur dans l’application de la loi d’Orientation Sociale. Pour lui, la nouvelle législature fera son nécessaire pour remonter la pente.

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