Cameroun : la construction de caveaux de famille, un phénomène socioculturel qui divise
La tendance à la construction de caveaux de famille gagne du terrain au Cameroun, malgré son coût considérable qui le rend inaccessible à la majorité des citoyens. Selon Afrik.com, cette nouvelle mode, qui était autrefois étrangère aux populations locales, soulève de nombreux débats.
D’une part, certains camerounais perçoivent la construction d’un caveau comme un signe de distinction sociale dans l’au-delà. Il semble que pour ces individus, le fait de se faire enterrer dans un caveau témoigne de leur statut social élevé, de leur richesse et de l’attention particulière qu’ils recevront de la part du Seigneur, indépendamment de leur comportement durant leur existence terrestre.
D’autre part, des voix s’élèvent pour critiquer cette pratique. Roger Moudangwa, un doyen de la communauté, compare le caveau à une vidéo ou des photos, des éléments qui peuvent raviver la douleur de la perte d’un être cher. Il soulève également la question de l’investissement financier important que nécessite la construction d’un caveau, qu’il qualifie de dépense superflue.
En effet, certains caveaux familiaux ont été trouvés contenant d’importantes sommes d’argent et des objets de valeur, ce qui a amené Moudangwa à s’interroger sur la possibilité que ces lieux servent de cachettes pour de l’argent acquis de manière frauduleuse. Il suggère que cet argent pourrait être mieux utilisé pour aider les orphelins, les veufs et les veuves, les personnes âgées, ou encore pour créer des industries et réduire le taux de chômage élevé au Cameroun.
Cécile Ngo Nong, une étudiante, a exprimé une opinion similaire, affirmant qu’elle ne construirait pas de caveau même si elle en avait les moyens financiers. Pour elle, la vue quotidienne d’un tel lieu serait une source constante de tristesse et de rappels de la mortalité.
