Burkina Faso : l’ex ministre Djibril Bassolé dénonce l’exclusion du camp de Compaoré aux élections

L’arrestation de proches de Blaise Compaoré et l’interdiction faite aux partisans de l’ex-président de participer aux élections d’octobre sont des « manoeuvres » pour favoriser l’ancienne opposition, a estimé jeudi Djibrill Bassolé, ex-chef de la diplomatie et candidat vraisemblable.

« Je suis contre le principe même d’utiliser des artifices politiques et juridiques pour exclure des Burkinabè de la compétition électorale », a déclaré à l’AFP M. Bassolé.

Les « modifications de textes électoraux avec effet rétroactif » et les « arrestations et détentions arbitraires de responsables de partis politiques » constituent des « manoeuvres d’agendas politiques visant tout simplement à favoriser les partis au pouvoir de la transition contre l’ex-majorité », a-t-il dénoncé.

Un nouveau code électoral, adopté mardi par l’Assemblée intérimaire, où l’ex-opposition et la société civile sont majoritaires, rend « inéligibles » les personnes ayant « soutenu un changement inconstitutionnel portant atteinte au principe de l’alternance démocratique ».

Ce texte fait référence à la tentative de révision de la Constitution en octobre 2014 par Blaise Compaoré. Destinée à lui permettre de se maintenir au pouvoir, elle avait provoqué une insurrection populaire et causé sa chute après 27 ans de règne.

Une dizaine de proches de l’ex-président, dont quatre anciens ministres, ont également été interpellés, principalement pour « malversations ».

Le dernier en date, l’ex-Premier ministre Paramanga Ernest Yonli (2000-2007), a été entendu longuement mercredi par la police avant d’être relâché, a-t-on appris de sources sécuritaires.

Plusieurs partisans de Djibrill Bassolé ont également été interpellés.

Cet ancien ministre est considéré comme l’un des favoris de la présidentielle prévue en octobre à l’issue d’une année de « transition démocratique ».

Médiateur dans les conflits en Côte d’Ivoire et au Mali notamment, cet homme aux manières policées fut un pilier de la diplomatie de Blaise Compaoré.

M. Bassolé a été l’un des rares dignitaires de l’ancien régime à ne pas avoir vu son domicile incendié lors des émeutes qui ont conduit au départ de l’ex-chef de l’Etat.

AFP via Afrique 360.com

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire