Burkina Faso: La junte militaire suspend la diffusion de Jeune Afrique pour ‘article mensonger’
La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso a décidé de suspendre tous les supports de diffusion du journal Jeune Afrique dans le pays. Cette décision fait suite à l’accusation portée contre le média, basé à Paris, d’avoir publié un ‘article mensonger’ sur des tensions présumées au sein de l’armée burkinabè.
La suspension a été annoncée lundi soir par le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication, Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo. Cette mesure n’est pas une première dans le pays, qui a récemment durci sa position envers la presse étrangère.
L’article incriminé par la junte, intitulé ‘Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée’, est paru le 25 septembre sur le site de Jeune Afrique. Selon Ouagadougou, ce texte fait suite à un autre article du même journal, publié quelques jours plus tôt, qui affirmait également que ‘la grogne monte dans les casernes’ au Burkina Faso.
Le gouvernement burkinabè accuse Jeune Afrique de chercher à ‘jeter un discrédit inacceptable sur les Forces armées nationales et par-delà l’ensemble des forces combattantes’. Il faut noter que ce n’est pas la première fois que la junte militaire sanctionne un média étranger. En juin dernier, elle avait suspendu la diffusion de la chaîne française LCI pour trois mois, accusée de diffuser des informations ‘susceptibles de créer des troubles au sein des populations’.
De plus, la junte a expulsé les correspondants des quotidiens français Libération et Le Monde quelques semaines avant la suspension de LCI. Elle avait également suspendu la chaine de télévision France 24 et Radio France internationale (RFI) en mars et décembre 2022 respectivement, pour ‘avoir relayé des messages de chefs terroristes’.