Basket: Non, Gorgui les critiques contre Babacar Ndiaye ne sont pas crypto-personnelles…

La sortie de Gorgui Sy Dieng sur Tfm dans l’émission «Sport A La Une» n’est pas un « pas zéro » comme on le dit en Basket, mais un « marché ». Le capitaine des Lions du Basket est intervenu, lundi dernier dans ladite émission pour demander aux « gens » d’arrêter de diaboliser Me Babacar Ndiaye qui, dit-il, fait tout ce qu’il peut pour développer le basket et gagner des titres ».

Soit le capitaine des Lions s’est trompé, soit il fait exprès. Ces acteurs qui critiquent ont droit de mots. Comme lui-même, quand il dénonçait, il y a peu, les mauvaises conditions de préparation et de voyage dans la Tanière. Ces acteurs qui critiquent et dénoncent investissent argent, savoir et temps dans ce basket. Ce qui légitimise, s’il y a quelque chose qui ne va pas, leur droit d’alerter, de dénoncer, tout comme lui, acteur, en a le droit et ne s’en privait guère.

La réalité est qu’il y a beaucoup de choses à faire dans ce Basket qui ne gagne plus. Beaucoup même. Il n’y a pas d’organisation, pas de programmes. Absence totale de Management ! Et on ne peut pas seulement imputer la faute à la Fédération. L’Etat est complice et responsable, surtout avec ce système de piges pour sélectionneurs qui ne sont payés qu’à la compétition. Qui, donc, ne travaillent que lorsqu’il y a des fenêtres Fiba Afrique ou Fiba Monde. Comment performer ou même former, mettre en place un projet sérieux dans ces conditions ? Réponse : on prépare les compétitions sur 2 ou 3 jours ou quelques semaines, s’il s’agit de l’Afrobasket.

Dans les compétitions internationales de jeunes, le Sénégal n’est pas régulier, là où les autres pays participent à toutes les campagnes des différentes catégories.

Au niveau national, dans les championnats (séniors et petites catégories), ça ne bouge pas non plus, alors qu’avec un peu d’effort, ça pouvait décoller. Les enfants sont là, les techniciens aussi. En petites catégories, les jeunes jouent moins de 10 matchs pour se retrouver en finale, alors que les équipes s’entrainent pendant presque un an. Il y a beaucoup de clubs fictifs qui jouent 2 matchs et déclarent forfait. Ces pratiques existent depuis des années sans que la fédé prenne des mesures, du moins, le cas échéant, personne n’en est informé. Pourtant, les textes sont clairs. La D2 démarre, depuis des années, entre Mai et Juin pour finir en Décembre. Les équipes promues n’ont même le temps de se préparer et commencent leur nouvelle saison en D1 quelques jours seulement après leur accession à l’élite. Résultat, c’est l’ascenseur : elles sont reléguées à la fin de la saison.

« Les gens qui sont dehors », comme les estampille Gorgui Sy Dieng, n’inventent rien. Les faits sont là, têtus.

Le manque de maîtrise du calendrier des championnats pose problème. On joue presque sur une année pour un championnat amateur. Conséquence: beaucoup de clubs vivent avec des arriérés de salaire. Et ces clubs, ils gagnent quoi dans ce Basket ? Par exemple, l’As Ville de Dakar (Dame) qui gagne TOUS les trophées depuis 2 ou 3 ans, a moins de 20 millions FCFA, alors qu’elle en dépensent des centaines. Les acteurs ne critiquent pas pour critiquer. Les faits sont là. Faites un tour à Marius Ndiaye : le tableau de score est en panne depuis 3 ans : score, nombre de fautes ou de points marqués sont difficilement lus. Conséquence : moult équipes sont pénalisées des 24 secondes. Les terrains de D2 homologués par la Fédération sénégalaise de Basket ou les Ligues de Basket sont indignes d’un pays qui se veut de Basket. Jouer dans ces conditions et vouloir des résultats, c’est se leurrer.

La Formation de nos entraineurs, parlons en. On ne peut pas donner le diplôme de 1er ou 2nd degré en quelques semaines de formation. Là, Gorgui Sy Dieng a raison et Coach Boniface Ndong l’avait aussi signalé, quand il était démis de ses fonctions de sélectionneur national du Sénégal.

« Le basket a évolué. On ne peut pas former les jeunes et gagner du tic au tac. Le basket est en avance sur nous. On doit donner la chance à nos techniciens locaux d’aller se former, se frotter aux meilleurs, afin de mieux asseoir les conditions de performance. Il ne suffit pas d’être fort et costaud pour être un bon basketteur. Le basket est une science et il faut de la patience pour apprendre et grandir », a souligné le pivot des Spurs de San Antonio. Certes, mais il faut y ajouter la formation des dirigeants. Et bien oui, le milieu est plein de has been, de personnes dépassées et limitées qui sont ringardisées par le niveau de formation de leurs potentiels adversaires.

Gorgui, quid du cumul de postes du Directeur Technique National, Moustapha Gaye ? Qui l’a validé, ce n’est pas Me Babacar Ndiaye ? DTN, sélectionneur des Lionnes et DT de l’As Ville de Dakar, est-ce à dire qu’il n’y a pas d’autres techniciens capables de faire le job?

La gestion du Basket pose problème et ceux qui sont dehors doivent le dénoncer. Croire que tous ceux qui critiquent la gestion de Me Ndiaye sont des proches de Baba Tandian, c’est méconnaître l’univers du basket sénégalais où les passionnés qui passent leur temps sur les parquets, dépensent leur argent, proposent leur savoir dans les clubs sont directement ou indirectement impactés.

Par PM Diéry Diallo, journaliste sportif

Ancien DirCom et ex membre du Top Management de DBALOC

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