Bangladesh : L’ONU soutient le gouvernement intérimaire dans la documentation des violences passées
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Le Bangladesh reçoit une garantie de soutien technique de l’ONU pour documenter les violences passées contre les manifestants de certains groupes islamiques, commises sous le régime de l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina. Muhammad Yunus, conseiller en chef du gouvernement intérimaire, a pris ses fonctions après la démission de Hasina et sa fuite vers l’Inde voisine en août 2024 à la suite de protestations prolongées.
Yunus a souligné l’importance capitale de la documentation des abus vécus par le peuple. « Il est essentiel de documenter de manière adéquate toutes les atrocités commises contre le peuple de ce pays. Sans cette documentation, il sera difficile de connaître la vérité et d’assurer la justice », a-t-il déclaré lors de sa rencontre avec Gwyn Lewis, coordinatrice résidente de l’ONU, et Huma Khan, conseillère principale en droits de l’homme de l’ONU au Bangladesh, à Dhaka.
Il a spécifiquement appelé à documenter les répressions contre les manifestants de Hefazat-e-Islam à Dhaka et la violence policière post-verdict contre Delwar Hossain Sayeedi, leader symbolique du Bangladesh Jamaat-e-Islami. Les années passées ont également été marquées par des meurtres extrajudiciaires selon Yunus.
En mai 2013, au moins 61 personnes ont été tuées dans une répression brutale par les forces de l’ordre suite à une manifestation de Hefazat-e-Islam. En parallèle, en réaction au verdict de 2013 contre Sayeedi, des affrontements avec la police ont causé la mort de 78 personnes. Le tribunal qui a jugé Sayeedi a été critiqué pour ne pas avoir respecté les normes de procès équitable.
Lewis a annoncé que l’ONU est prête à fournir un soutien technique pour aider le Bangladesh à renforcer ses capacités de documentation. « C’est le processus de guérison et d’établissement de la vérité », a-t-elle ajouté.
Une enquête de l’ONU a rapporté qu’environ 1 400 personnes ont été tuées, dont jusqu’à 13% d’enfants, lors des manifestations de juillet-août dernier. L’ONU a par ailleurs accusé Hasina et son parti de crimes contre l’humanité.
Concernant les Rohingyas, Lewis a indiqué que le Bangladesh a besoin de 15 millions de dollars par mois pour répondre à leurs besoins alimentaires et essentiels. « Nous sommes très préoccupés par la situation financière », a-t-elle déclaré. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, doit visiter le Bangladesh du 13 au 16 mars, afin de relancer la crise des Rohingyas sur la scène internationale, à un moment où l’aide humanitaire diminue fortement.
Ce texte a été basé sur les informations rapportées par notre confrère de Anadolu.