Babacar Bâ, banquier : « Quelle stratégie pour les émigrés d’épargner dans les banques du pays »

Que sert l’argent des Modou-modou ? Et quelle garantie ont-ils pour pouvoir investir au pays ? Des questions soumises à Babacar Bâ, banquier-consultant international, selon qui, ces flux d’argent doivent être épargnés dans les banques pour le développement du pays et l’épanouissement des émigrés.  

La diaspora, une réduction de la pauvreté

L’immobilier et l’alimentation sont la destination de l’argent de la diaspora sénégalaise. Selon Babacar Bâ, invité de la matinale de Emedia, la diaspora sénégalaise, ces dernières années, pèse 1 200 milliards F Cfa entrés au pays. Et, les 85% vont à la consommation.

La diaspora est un filet de sécurité, c’est un facteur de stabilisation et de réduction de la pauvreté. Mais cela ne permet toujours pas de financer l’économie. Comment épargner, comment renverser la tendance, comment orienter les flux vers l’investissement?, s’interroge Babacar.

Le Sénégal, une forte diaspora

« Pour la diaspora Sénégal, l’ancrage social est très fort. En Afrique sub-saharien, le Sénégal est classé deuxième en termes de flux, derrière le Nigeria. Au niveau africain, nous sommes 4e. Ce, grâce au lien affectif qu’ils ont avec le pays. Des opportunités à transformer avec des passerelles de transitions économiques pour que l’épargne dans les pays hôtes puissent être transférée au pays.

Pourtant, chaque année, la diaspora africaine épargne 50 milliards de dollars dans les pays du nord. Donc, poursuit-il, il faut créer des véhicules financiers adaptés pour que les Africains puissent épargner dans les banques du pays.

Des banques africaines au nord…

Et Bâ de proposer l’installation de banques africaines de plein exercice dans les pays du nord, à l’instar des pays asiatiques. A l’en croire, le gouvernement sénégalais y réfléchit à travers le Secrétariat d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, chargé des Sénégalais de l’Extérieur, afin de voir comment dériver vers le Sénégal ces flux.

…Pour être des partenaires au développement

« Les émigrés doivent aussi être des partenaires au développement. La diaspora, au delà d’être pourvoyeuse de ressources, doit aussi être un partenaire au développement, ses envois sont plus importants que l’aide publique au développement

Dans les pays du nord avec la pandémie, il y a un ralentissement et les transferts vont diminuer de 20 %. Si le Sénégalais avait investi quelque part, l’impact serait de moindre importance. Et c’est ça l’enjeu.