« Attentat à «l’avis» du Président ! », Par Momar Mbaye
Arrêtés par la police pour «attentat» à la vie du président. Ou plutôt à «l’avis» d’un président qui sombre dans les tréfonds de l’impopularité, pas très avisé au point de s’inviter, dans ce contexte de crise, sur un campus où une partie des pensionnaires rechignent à le voir même sur des affiches. Dans le même temps, certains parmi ses proches, dans leur frilosité, poussent le ridicule à son summum, en voulant faire croire à l’opinion, que ces étudiants qui ont lancé des pierres en direction du cortège présidentiel, méritent la peine de mort qui n’est pas en vigueur au Sénégal, à défaut les assises, comme s’ils avaient commis les crimes les plus abominables.
Oui, on a tous eu des frissons et il y a de quoi redouter que le président Macky Sall ne fasse plus aucune sortie en public, de peur que des personnes à la fois mal intentionnées et/ou manipulées par des politiciens, s’en prennent à son convoi, cette fois-ci avec des armes lourdes occasionnant plusieurs morts et blessés dans les rangs du cortège présidentiel… Que Dieu nous en garde !
Notre démocratie n’est pas à ce stade primaire de la barbarie qui caractérise des pays de la sous-région où les coups d’Etat font légion, du fait de la manière dont des «dicta-tueurs» autoproclamés présidents arrivent au pouvoir, souvent par la force des armes. Des armes qui, comme à l’occasion des meurtres de Balla Gaye et de Bassirou Faye, auraient sans doute crépi et retenti de loin, vendredi sur le campus de l’Université de Dakar, si et seulement si l’intention des personnes arrêtées, une seule fois, était de s’en prendre au chef de l’Etat, physiquement.
Au Sénégal où le contexte est tout autre, ces huées et jets de pierres signées d’une poignée de personnes ne vont pas plus loin que l’expression d’un dégoût, d’un mépris signe d’un malaise devant lequel l’autorité a montré ses limites. Mais dans le vocabulaire de certains membres de l’entourage présidentiel aux discours alarmistes, ces faits anodins sont qualifiés d’ «attentat» à la vie du président, Macky Sall qui est en passe de remporter la palme des peines d’emprisonnement pour «offenses au chef de l’Etat», et inaugurant, désormais, le chapitre des arrestations pour «attentat à la vie du président».
Les termes employés font rire, s’ils ne dénotent d’une stupidité de la part de ceux qui s’efforcent de faire croire à l’opinion, que malgré tout l’arsenal sécuritaire déployé sur le campus de Dakar, une bande d’étudiants, très fâchés avec leur président, auraient pu abréger sa vie et manquaient de peu d’y arriver, par des pierres lancées à une dizaine de mètres…
En effet, s’il convient de condamner le caillassage du convoi présidentiel, l’on ne saurait rester sans voix après l’interpellation d’un responsable étudiant qui, manifestement, paie pour un crime supposé être commis par ses camarades et frères de parti. «Si ce n’est pas toi, c’est donc ton frère». La Fontaine ne savait pas si bien dire. Mais on croyait nos autorités si réfractaires à la critique, beaucoup plus intelligentes que ce discours peu structuré, servi à l’opinion, la preuve que la retenue et le bon sens ne constituent pas leur point fort.
A ces derniers qui accaparent les médias pour parler d’ «attentat à la vie du président», leur conseillerait-on plutôt de s’interroger sur les origines de ce mal-être qui anime les pensionnaires des différents campus du pays. Sans doute comprendraient-ils les raisons à cette cristallisation de la colère chez des étudiants en proie à des réformes universitaires qui passent difficilement.
A des scènes de guérillas urbaines à chaque fin de mois, uniquement pour pouvoir percevoir leurs allocations d’études, entre autres manquements d’une autorité qui, ici, devrait être poursuivie pour «attentat aux bonnes conditions de vie et d’études» des étudiants. De tous les temps, sont-ils restés persuadés que tout leur mal-être vient d’une seule personne : le président de la République. Qu’il s’appelle Abdou Diouf, Abdoulaye Wade ou Macky Sall…
La vérité : le seul responsable est le gouvernement .cet événement était prévisible et évitable . Évoquer le courage d'un président de la république qui rentre à l'UCAD est la preuve que le PR en avait fait un défi .
On nous cacherait des choses??
Je le dis et je le répète le seul et unique responsable est le service de sécurité du Président (Gardes corps, Gendarmerie, Police, RG, etc) comment peux t-on exposer le PR face à un tel vacarme? La sécurité d'un PR ne se négocie pas, même s'il veut faire un bain de foule, si toutes les conditions ne sont pas réunies il faut lui opposer un niét catégorie, on ne badine pas avec ça. Comment un Président peut traverser au ralenti une route où les gens sont au dessus de lui sur des étages? Il ne faut pas mener une enquête chez les jeteurs de pierre, mais il faut plutôt orienter l’enquête vers le service de sécurité et les tenants du pouvoir. C'est comme si certains voulaient que le Président soit totalement exposé face à la furie de ces étudiants. En tout cas la prochaine fois il n'a qu'à couvrir ses arrières et qu'il se souvient que la deuxième personnalité de l'état n'est pas de son parti. A bon entendeur salut.