« Tout comme le chef de l’État, les députés ont été élus au suffrage universel direct« , rappelle Adji Mbergane Kanouté en réponse au Président Bassirou Diomaye Faye qui, face à des journalistes, soutenait qu’il avait demandé au Premier ministre de surseoir à sa décision de tenir une déclaration de politique générale (DPG) hors de l’Assemblée nationale, et que Sonko avait cette possibilité.
« Et c’est là qu’il a été véritablement antirépublicain« , a regretté la parlementaire de Bby. Invitée du JDD de ce dimanche, sur i-radio, Mme Kanouté estime que « tout comme le chef de l’État, les députés ont été élus au suffrage universel direct… L’Assemblée ne peut pas être fragilisée n’importe où, n’importe comment, par n’importe qui. Nos institutions ont toujours été fortes. Il ne faudrait pas qu’avec l’avènement du président Bassirou Diomaye Faye qu’elles soient fragilisées, banalisées« .
« Avec la suppression du poste de Premier ministre, il y avait des articles qui étaient bien évidemment dans le règlement intérieur. Mais la réédition de ce règlement intérieur n’a pas respecté la procédure normale. Et dès lors, il fallait travailler à sa réactualisation. Mais, cela n’était pas un obstacle pour que le Premier ministre puisse venir à l’Assemblée nationale« , a-t-elle soutenu.
Avant de poursuivre : « La Constitution dit clairement qu’après sa nomination, il doit faire sa déclaration de politique générale. Donc, le Premier ministre a cette obligation de venir à l’Assemblée nationale faire sa DPG devant nous les députés. Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, c’est pour le fonctionnement de l’Assemblée nationale. Nous avons la Constitution sénégalaise qui est au-dessus du règlement intérieur.. . Quand Ousmane Sonko dit qu’il peut tenir sa DPG hors hémicycle devant des Sénégalais, devant ses sympathisants, un public qui lui serait acquis, c’est ne pas reconnaître la légitimité des députés. Il a l’obligation, il le sait, en tant qu’ancien parlementaire, de tenir sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale, devant le peuple« .
Non sans préciser qu’ils (les députés) n’ont d’ordre à recevoir « ni de l’Exécutif ni du Premier ministre… Nous étions déjà dans cette dynamique de réactualiser le règlement intérieur. Ça n’a rien à voir avec la date butoir que le chef du gouvernement voulait nous imposer. Nous avons montré qu’au Sénégal, il y a une séparation réelle des pouvoirs. Que l’Exécutif fasse son travail, que nous les législateurs fassions notre travail et que les judiciaires également en fassent de même« .