Si la direction de surveillance, du contrôle et de l’occupation des sols (DSCOS) a quitté la tutelle de la Primature pour être désormais logée au ministère des Forces Armées, l’on peut se permettre de comprendre qu’il y a assez de dossiers fonciers qui ont éclaboussé l’Etat et qui ont fini par gêner le président de la République. Mieux, le constat fait sur les difficultés que rencontre la Commission nationale de réforme foncière est déjà un baromètre pour mesurer la complexité et le niveau de responsabilité de certains services publics dans l’expropriation de familles et la spoliation foncière à très grande échelle.
Un dossier peut en cacher un autre
L’ancien directeur des domaines qui a été « blanchi » par la Commission d’enquête parlementaire des députés de la majorité, dans l’affaire des 94 milliards FCfa et qui ont littéralement violé le règlement de l’intérieur de l’Assemblée nationale fait face à plusieurs fronts toujours liés à la spoliation foncière. Le dossier TF 1451/R avec les 94 milliards FCfa n’a pas encore révélé tous ses secrets, et les populations de la Cité Belvédère sise à Sébikotane se signalent en victimes des manœuvres de Mamadou Mamour Diallo.
Détournement d’objectif
En effet, des pères et mères de famille l’ont accusé d’avoir exproprié leurs terres situées dans une partie de Sébikotane qui était réservée à l’implantation d’éco-villages par feu l’ancien ministre de l’Environnement, Djibo Kâ. Selon eux, des individus en détention de documents d’attribution dûment signés par Mamadou Mamour Diallo les harcèlent, leur réclamant des terres habitées par des familles depuis 1927.
L’Etat interpellé
Un scandale qui vient s’ajouter à celui des 94 milliards FCfa contre lequel, les avocats d’Ousmane Sonko ont dernièrement déposé deux plaintes pour matérialiser l’invalidation faite des conclusions de la commission parlementaire. En tout cas, les populations de Sébikotane ont décidé de faire face à ce qu’elles qualifient de forfaiture en interpellant les autorités de la République.
Escroquerie foncière
La famille Thiandoum de Ndiakhirate, dans la commune de Bambilor est également entrée dans la danse, pour avoir été dépossédée de ses terres par des services déconcentrés de l’Etat, dont celui des Domaines du temps où Mamadou Mamour Diallo en était le patron. Le titre mère TF 1107/R qui se trouve bizarrement dans le portefeuille foncier de la Sn-Hlm a été morcelé frauduleusement, en plusieurs sous titres pour « concrétiser » et « valider » l’entreprise d’usurpation du legs de feu Mandiaye Thiandoum, décédé en 1949 et dont les héritiers ne savent plus à quelle autorité s’adresser.
Promesses non tenues
Pourtant, M. Diallo qui avait reçu les membres de cette famille, accompagnés du Grand Serigne de Dakar Ibrahima Diagne, leur avait donné lors d’une rencontre dans son bureau, des garanties fermes pour leur restituer ce qui pouvait l’être, après des travaux de délimitation déjà effectués par des géomètres. Depuis lors, l’ancien directeur des Domaines est resté aphone sur ses engagements, mais les propriétaires des terres de Ndiakhirate ne comptent guère abdiquer devant l’arbitraire. Le mandataire de la famille Thiandoum a d’ailleurs annoncé une plainte au niveau de la Haute Cour de justice de la Cedeao pour que Mamadou Mamour Diallo leur retourne ce qui leur revient de droit.