« La danse du tam-tam de guerre, ce n’est pas tout le monde qui la danse.»
Edem KODJO,
Au commencement était le glaive
La récente visite du Président de la République, Macky Sall, à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, continue d’alimenter les conversations. Ainsi, elle marque et marquera, pour longtemps, le landerneau politique sénégalais. Elle revêt un caractère doublement historique : c’est la première fois qu’un Chef de l’Etat en exercice au Sénégal effectue une descente dans ce Temple du Savoir ; elle est aussi historique par la vigueur et la rigueur des hostilités qui ont émaillé son accueil.
Le fameux hôte et sa délégation ont été vertement hués par les pensionnaires du campus social. Pour dire, le gouvernement de la seconde alternance politique n’a rien fait de marquant et de remarquable dans ce milieu sinon, la mise en branle d’un train de réformes des plus malcommodes, voire malencontreuses. Ces adeptes de l’autoglorification se sont finalement rendu compte que ce qu’ils ont réalisé là-bas n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des besoins estudiantins ; ce qu’ils croyaient vient d’être totalement contredit par l’évidence : la désaffection de ce «Sénégal en miniature» envers ce régime confiscatoire des libertés.
Le Président Macky avait promis monts et merveilles au peuple. Le monde universitaire a été, lui aussi, bercé par tout une flopée de promesses. Résultats de la course : tout ce qui a été conquis et acquis de haute par les étudiants est, aujourd’hui, sacrifié par les nouveaux tenants du pouvoir, ces incapables majeurs ! Et c’est sous le magistère de Macky que nos universités restent jusqu’au mois d’Avril, voire Mai sans démarrer leurs cours, que les étudiants boursiers restent jusqu’à Juin / Juillet sans voir la couleur de l’argent. A cela s’ajoutent des problèmes d’orientation qui assaillent, annuellement, l’écrasante majorité de nos nouveaux bacheliers.
Pour réclamer leurs dus, ils font souvent face aux forces de l’ordre bien aux ordres du pouvoir en place. Il s’ensuit, parfois, une série de violences inouïes conduisant à des morts d’homme. La mort de l’étudiant Bassirou Faye est toujours là, englobée dans son voile de mystère. La colère…noire qui gronde à l’UCAD prouve à suffisance que le peuple sénégalais, dans son entièreté, n’est pas content de ses gouvernants. Ces derniers, au lieu de travailler à alléger ses souffrances, se livrent à des joutes oratoires dignes des grands professionnels du populisme. La rupture annoncée en grande pompe est encore une chimère !
Les étudiants viennent de faire éjaculer leurs frustrations. L’Etat, lui, est envahi par une peur…bleue. Il vient de procéder à des arrestations, à tout va. On dirait que nous vivons dans un Etat –policier car, ceux qui nous gouvernent n’admettent pas la contradiction. Les responsables de ce régime mal coté doivent arrêter de piétiner les libertés des citoyens. Ils doivent s’employer à tirer les enseignements de cette suprême humiliation. Ils doivent avoir pour seule préoccupation : aplanir les difficultés des sénégalais et non d’aplatir, en permanence, leurs libertés fondamentales.
Journaliste
Président du Mouvement « BA.FA.KA.W »(le Baol Favorable à Karim Wade)
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