Les habitants de Bosso laissent derrière eux une ville déserte. Ce sont environ 20 000 personnes qui sont actuellement livrées à elles-mêmes dans la brousse autour de Bosso. Elles sont en manque de vivres, sans abri et alors que les températures peuvent dépasser les 40 C°. Selon des sources humanitaires, on compte dans un rayon de 60 kilomètres autour de Bosso, pas moins de 120 000 déplacés dont 60% d’enfants. Certains ont rejoint Diffa, d’autres tentent de partir vers les localités voisines, mais les véhicules, eux aussi, manquent : il n’y a qu’une poignée de voitures, quelques charrettes et autres moyens de transport rudimentaires et il est hors de question de retourner à Bosso. L’armée est bien présente pour sécuriser la ville, mais pour l’instant, il n’y a pas d’aide humanitaire ni gouvernementale en vue pour les habitants.
La localité de Bosso est ravagée : hangars brûlés, magasins pillés, vols de nourriture, de médicaments, de munitions, de véhicules. C’est bien aux ressources stratégiques de Bosso que Boko Haram s’est attaqué. Une action de survie plus qu’une démonstration de force, selon une source humanitaire. D’après elle, le groupe terroriste chercherait à se ravitailler avant la saison des pluies qui doit débuter prochainement. De quoi restreindre la liberté de mouvement de Boko Haram dans les prochains mois, et renforcer son isolement au nord-est du Nigeria. Avant un éventuel déploiement de la force multinationale mixte contre Boko Haram qui tarde à se mettre en place.