Abdoul Aziz Kébé : « Le soufisme est mal connu dans notre pays’’

Pr Abdoul Aziz Kébé: « Le Sénégal n’est pas à l’abri du phénomène djihadiste »

Le soufisme demeure mal « mal connu » au Sénégal où il n’est identifé qu’à travers les confréries et leurs différentes organisations, a déploré, ce jeudi à Dakar, l’islamologue sénégalais Abdoul Aziz Kébé.

M. Kébé assistait au lancement de l’Association islamique pour servir le soufisme (AIS), une organisation composée de personnalités issues de différentes familles religieuses musulmanes, dont l’objectif est de « préserver le patrimoine soufi sénégalais et de promouvoir un islam de paix et de stabilité ».

Selon cet islamologue, le soufisme est « un programme de développement personnel », qu’il faut « s’approprier en tant qu’initiation itinéraire pour se rapprocher de Dieu, pour connaître ses propres limites et ses atouts afin de devenir un bon citoyen, un bon musulman capable de participer à la vie sociale « . En vérité, argumente-t-il, le soufisme est une doctrine qui permet de comprendre que la responsabilité de l’individu, c’est d’abord de s’améliorer, c’est de mener des combats personnels, c’est de repousser ses propres limites, c’est d’accroître ses propres atouts pour les réinvestir dans la société ».

Le professeur Abdoul Aziz Kébé a rappelé le contexte actuel caractérisé par « des cercles d’exclusions (qui) deviennent de plus en plus en plus nombreux’’, créant ’’des conflits au nom de l’islam ». Or, a-t-il soutenu, le rôle du musulman « est plutôt de créer des cercles d’inclusion ».

« C’est l’Etat qui a la responsabilité de la paix et de la sécurité des citoyens. La menace terroriste est quelque chose qu’on ne peut pas mesurer », a déclaré M. Kébé, en réaction aux récentes arrestations de plusieurs personnes, dont des imams, soupçonnées d’ »apologie du terrorisme ». « Cela n’est pas seulement de la responsabilité de l’Etat, mais de tous les Sénégalais, du point de vue de leur appartenance à cette culture de paix que nous ont léguée nos ancêtres. Les confréries doivent continuer à éveiller les populations sur le véritable sens de l’islam », a ajouté l’islamologue.

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