La Délégation Générale à l’Entrepreneuriat Rapide (DER) a vraiment décidé de recouvrer les fonds alloués aux populations sous fond d’achat de consciences, à la veille de la Présidentielle 2019. Après sa réélection, le Président Macky Sall qui bute sur des urgences, tient par tous les moyens, à rentrer dans ses fonds.
La traque de l’argent « gratuit »
Les bénéficiaires de cet argent sont aujourd’hui traqués comme c’est pas possible pour le solde de leurs « dettes » envers le président de la République. C’est dans ce cadre que la DER et le Crédit mutuel du Sénégal ont reçu mandat de contraindre tous les débiteurs au remboursement. La Tribune note d’ailleurs que ces actions de recouvrement s’alignent avec la stratégie des 4P (préfet, procureur, police, prison).
Politique politicienne
Cela prouve simplement que l’Etat fait toujours face à des problèmes de trésorerie, comme l’a si bien souligné hier, la représentante du Fonds Monétaire International (FMI) lors de son rapport de fin de mission. Mais il est à déplorer également la légèreté avec laquelle, l’argent du contribuable a été géré. Parce que cette DER répondait plutôt à des préoccupations politiciennes que sociales.
Doute sur un second mandat
En effet, face à l’incertitude de sa réélection pour un second mandat présidentiel, le chef de l’Etat semblait ruser, tenant compte de la précarité et de la pauvreté qui étrillent les Sénégalais, pour parvenir à ses fins. Une réélection obtenue d’ailleurs, au pas de charge, dès le premier tour et dont les résultats demeureront à jamais sujet à polémique.
Achat de consciences
C’est à l’occasion du lancement de la Semaine nationale de la jeunesse, organisée le 31 mai 2018, que le président Macky Sall avait annoncé que dans le cadre de la promotion de l’auto-emploi des jeunes, « avoir décidé de renforcer de manière substantielle le fonds de financement de l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (Anpej), tout en mettant en place un nouveau mécanisme de financement qui est la délégation à l’entrepreneuriat rapide et qui sera dotée d’un fonds de 30 milliards F Cfa ».
Laxisme ou piège ?
Toute cette manne financière a été distribuée à des électeurs sous forme de « prêts », sans que l’Etat ne daigne se soucier de la solvabilité de ses « créanciers ». La plupart des bénéficiaires sont des chômeurs ou tout simplement des hommes et femmes démunis que le pouvoir avait utilisés tout au long de la campagne électorale, comme du bétail politique. Aujourd’hui réélu, le président de la République en a fait de potentiels prisonniers, si jamais ses ré-électeurs ne s’acquittent pas de leurs redevances.