Vidéo homosexuelle – Comment un missionnaire du Sacré-Cœur a été filmé et rançonné
Libération révèle que c’est un missionnaire de la congrégation religieuse du Sacré-Cœur qui se trouve au cœur de la sordide affaire de chantage ayant conduit à l’arrestation d’El Hadj Mactar T. alias ‘’Chris’’ et Mouhamed Guèye dit ‘’Méka’’.
Déjà éclaboussée par plusieurs affaires de mœurs, la Congrégation des frères du Sacré-Cœur s’est invitée dans un dossier de mœurs dont le délibéré est prévu ce mercredi. Comme nous l’écrivions, un prêtre et enseignant de surcroît a été victime de trois maître-chanteurs qui menaçaient de mettre en ligne une vidéo compromettante contre lui.
Libération a pris connaissance de l’enquête de la Division des investigations criminelles (DIC) et il se trouve que c’est un missionnaire camerounais de cette Congrégation N. O. qui se trouve au cœur de cette affaire, en qualité de victime.
Dans sa plainte, il affirmait que dans le courant du mois de février 2017, il a pris en auto stop à l’entrée de Pikine sur chemin de retour de Guédiawaye un jeune individu du nom de Papa Abdou N.
Au cours de ce trajet, ils ont sympathisé et échangé leurs contacts téléphoniques. Le sieur O. poursuivant ses explications a déclaré que dans la nuit du 17 avril, il a reçu un message de Pape Abdou N. qui demandait à le rencontrer de nouveau le lendemain chez lui à Ouakam, pour lui soumettre un problème dont il ne lui a pas expliqué la nature.
Donnant suite à sa proposition, il s’y est rendu. Mais une fois dans la chambre et sur invitation de Pape Abdou N., il s’est allongé dans le lit en ôtant pour, dit-il, « ne pas la froisser ». C’est en ce moment que Pape a commencé à le caresser.
Le plaignant d’ajouter que, emporté par le plaisir, ils ont tous les deux enlevé leur chemise et se sont allongés sur le lit, Pape au-dessus de lui : « Pape s’est levé, a fermé sa porte à clef, enlevé son tee-shirt blanc à longue manche pour commencer à me tripoter, à me toucher un peu partout.
J’avoue là que je me suis laissé emporter par ce que je ressentais et je suis même allé jusqu’à le laisser ôter mon décolleté que j’avais sous ma chemise. D’ailleurs c’est l’acte que je regrette le plus. Et c’est après avoir rapidement baissé mon pantalon sans m’en rendre compte et pendant qu’il était sur moi que deux autres jeunes ayant la vingtaine ont fait irruption dans la chambre », narre O. lors de son audition à la DIC.
Les choses s’enchaînent à partir de ce moment. Aussitôt entré, l’un des deux individus s’est mis à les filmer avec un téléphone portable tandis que l’autre menaçait d’ameuter la foule pour les lyncher. Pris de panique, il s’est mis à les supplier de le laisser partir. Mais après s’être accaparé de la clef de sa voiture, ils ont exigé contre la libération le versement d’une rançon de 3,5 millions de F Cfa.
Au terme d’une ferme promesse, il a été libéré après avoir été dépouillé de la somme de 10.000 F Cfa qu’il avait gardé dans son fauteuil et confisqué sa voiture de marque Kia type Rio immatriculé DK141…de couleur fraîche beige. Le sieur O. de préciser que la voiture est la propriété de la congrégation religieuse du Sacré-Cœur. Plus tard, les enquêteurs de la DIC identifieront les deux individus comme étant El Hadji Mactar T. et Mouhamed G.
Continuant ses révélations, le plaignant a dit que le lendemain, ces individus ont commencé à le faire chanter en menaçant de publier la vidéo si jamais il ne versait pas la somme d’argent indiqué. Il a ainsi négocié et obtenu d’eux le versement de 100.000 F Cfa espérant ainsi récupérer sa voiture. Il a précisé que cette remise a eu lieu au Monument de la Renaissance sise à Ouakam. Mais ce montant n’a pas satisfait les malfaiteurs qui se sont barrés et depuis lors il a perdu leurs contacts. Interceptés, les deux malfaiteurs présumés ont reconnu avoir pris une part active aux dits faits.
Toutefois, ils ont affirmé avoir été embarqués dans cette affaire par Pape Abdou N. qui en est l’instigateur et qui s’est enfui en Gambie en emportant la voiture de la victime. A rappeler que les deux mis en cause risquent deux ans ferme si le tribunal suit le réquisitoire du Procureur.