Souleymane Bachir Diagne explique pourquoi l’Islam interdit les attentats

Dans un entretien accordé au journal français, Le Point, le philosophe sénégalais, Souleymane Bachir Diagne analyse de fond en comble les causes du terrorisme en donnant des réponses impressionnantes.

Le professeur à l’Université de Columbia de New York souligne que: Si l’on se fonde sur le Coran, faire le mal, c’est se faire du tort à soi-même. En arabe, on dit dhulm nafs, faire du tort à son âme. Quand Adam et Ève ont désobéi à Dieu et sont chassés du paradis, ils se repentent et disent : « Seigneur, nous nous sommes fait du tort à nous-mêmes. »

L’ancien conseiller culturel du président Abdou Diouf relève : En islam, le mal que l’on fait à l’autre nous détruit parce qu’il annihile l’humanité que nous portons en nous. Pour le sage soufi Tierno Bokar, « toute chose retourne à sa source ». Le mal se retourne toujours contre celui qui l’a commis. L’analyse philosophique que j’en fais, et je me place pour cela dans la lignée du grand penseur indien Mohammed Iqbal, est que le mal nous fait oublier qui on est, et donc oublier notre relation à Dieu. De fait, être musulman peut se résumer par trois dimensions : d’abord avoir la foi, iman, en Dieu, son message – le Coran –, et son œuvre – la création. Ensuite, avoir le respect de ce qui fait de soi un musulman.

Dans sa conclusion, il met en relief le dernier élément:  l’excellence de caractère, ihsan, en arabe. Dans un hadith célèbre, Mohammed dit : « Adorer Dieu comme si on le voyait en sachant que si on ne le voit pas, lui nous voit. » Il faut agir en ayant constamment la conviction que l’on est en face ou sous le regard de Dieu. Ce qui implique que si l’on vit pleinement sa foi en l’islam, il y a des choses que l’on ne fait pas.

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire