Quand la cuisine se conjugue au masculin

« Il n’y a pas de sot métier »comme l’a si bien dit le proverbe. Cuisiner dans les cérémonies est une bonne chose. Même si on est du sexe masculin. « Grâce à ce métier, j’ai pu construire une maison pour ma mère et fonder une famille, ce qui n’était pas évident au départ », explique Mamadou Diao, qui est très couru à Dakar et à sa banlieue pour la préparation des repas de baptême, deuil, réception et autres. Apprenti cuisinier en 2009, il s’affranchit l’année suivante, créant sa propre structure. « Goordjiguéne, Goordjiguéne », entendait-il au début de sa carrière dans certaines maisons où les enfants essayaient de le ridiculiser. « oui, c’était très dur surtout quand on se faisait traiter d’homo. J’ai fait fi car je sais qui je suis et ce qui était mon objectif. J’ai tenu bon et je ne me plains plus des quolibets », avoue Diao qui indique avoir été formé à bonne école par de grands cuisiniers. Qu’à cela ne tienne, aucune oeuvre n’étant parfaite, il lui est arrivé de passer à côté de ses « matchs » ou de sa cuisson. « C’est normal que je rate un plat de temps à autre, mais c’est très rare. Je suis bien coaché », dit-il dans un fou rire.

Le prix d’un « Mbana » varie entre 12500 F CFA pour les moins « riches » et 25000 F CFA ou plus pour les nantis. Il argue faire du social dans certains cas, mais les plus aisés mettent la main à la poche. « C’est lucratif quand on met de l’argent de côté pour les projets, mais pas rentable quand on jette l’argent par les fenêtres. Avec le social, je me suis fidélisé avec beaucoup de clients et il arrive qu’ils me mettent en rapport avec d’autres », lâche le cordon bleu qui était en train de préparer du riz à la viande aux HLM2.

S’il est moins actif que lors de la période du Ramadan, Mamadou Diao n’a quasiment pas assez de repos d’autant qu’il est sollicité un peu partout.  « C’est assez dur quand on doit préparer les repas du matin et du soir, dans les grandes manifestations. Je fonctionne presque toute l’année car au-delà de l’argent, je ne peux refuser à mes clients des services qu’ils me rendent bien aussi », dit ce dernier et exhorte les jeunes qui ne font rien de tenter leur chance. Tout travail licite est béni par Allah, conclut-il.

4 COMMENTAIRES
  • noreynibounafane

    yalla nalene yalla diapale c noble ce k vous faites du courage

  • Leuz

    Courage !!! Mais Lima diakhale légui moy goor yi nangou naniou léépeu si femme yi: cuisine, danse,pose ongles etc…

  • goude

    bravo diao c virement un exemple

  • binou

    courage seul le travail paye

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