L’Exécutif, le Judiciaire et le Législatif: à quand l’indépendance de la Justice si le président de la République est à la tête des deux pouvoirs?

« Il faut une séparation réelle des trois pouvoirs« , selon Me Assane Dioma Ndiaye. « L’instrumentalisation » de la justice continue d’inquiéter bon nombre de sénégalais. D’où le débat sur la séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire.

Pour l’avocat, si on part du principe de la séparation des pouvoirs dans l’architecture de Montesquieu, l’Etat de droit, c’est trois pouvoirs indépendants. L’Exécutif, le Judiciaire et le Législatif. Or, au Sénégal, le président de la République est à la tête des deux pouvoirs, c’est à dire l’Exécutif et le Judiciaire. Ce qu’il trouve anormal. « Même si cela correspond à une évolution de la démocratie à un certain moment de l’histoire, aujourd’hui, cette période est révolue. La Magistrature ne peut plus être sous la tutelle de celle politique. Ça, tous les pays qui l’ont compris ont franchi cette étape en faisant en sorte que l’Exécutif ne soit plus sous la tutelle du pouvoir judiciaire« , déplore-t-il dans l’Enquête.

Ainsi, lutter contre l’impunité, demeure une chose pas du tout facile car, selon Me Assane Dioma Ndiaye, dans ce cas de figure, « la justice n’est pas libre des prérogatives. C’est le système qui ne permet pas une libre appréciation, un libre arbitre par ces juges eux-même. Quand on reproche aux juges le fait qu’ils ne jugent pas certaines affaires, ils disent qu’ils ne jugent pas parce que les dossiers ne leur parviennent pas. Si c’est le cas, c’est parce qu’il y a rétention de ces dossiers à un certain niveau. Et ce niveau, ce n’est que le parquet qui est sous la coupole du ministre de la Justice qui est à son tour sous celle du pouvoir Exécutif« .

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