Le dialogue politique, une hypocrisie sénégalaise ! Par la JDS*

Une pollution politique s’est installée dans le pays depuis quelques jours. Elle s’appelle dialogue politique. Tout le  monde s’en mêle. Tout le  monde en parle. Personne ne sait ce qu’elle signifie.  On y met tout ce que l’on veut. Pour certains, c’est une occasion de retrouver les lambris dorés du pouvoir. Pour d’autres, c’est un moyen d’élargir une majorité déjà effritée. Le Sénégal est une démocratie polluée par une classe politique prédatrice qui a transformé l’Etat en « un terrain de chasses aux ressources publiques ». La nouvelle pollution politique est une chance inespérée pour les prédateurs. Ils guettent,  se pressent, courent et sortent de partout  depuis l’appel au dialogue de Macky Sall. Chacun cherche à occuper une bonne place  à la table en attendant le nouveau partage du gâteau.

Au fond, que signifie le dialogue politique ? Quel est l’objet du dialogue politique?  Appelle-t-on à un dialogue politique pour faire quoi ? Quel intérêt le peuple tire t-il du dialogue politique ? Autant de questions qui sont restées sans réponses. Les problèmes du peuple se situent ailleurs : une année scolaire hypothéquée, le blocus de la transgambienne, le chômage endémique des jeunes. Le dialogue politique est une fabrication de notre élite politique. Il constitue une occasion de redistribution des ressources publique  au sein de la même élite. Il se fait toujours contre le peuple et ses intérêts. Le dialogue politique est une hypocrisie bien sénégalaise. Le Sénégal n’est pas en guerre. Les institutions de la République fonctionnent. Une majorité a été élue pour gouverner. L’opposition n’a qu’à faire son travail.  Le peuple doit refuser le nouveau marché de dupes que veut nous imposer la classe politique.

Le dialogue politique est une machination de plus contre le peuple. Les machinateurs, cette fois ci, viennent de la  même famille, la famille libérale. La guerre fratricide était ouverte au moment du partage du butin. De peur de perdre ce butin, des appels aux retrouvailles sont lancées un peu partout.  C’est pour organiser un deal sur le dos du peuple. Il faut arrêter ce cirque. L’APR et ses affidés ont insulté le président Abdoulaye Wade pendant quatre ans. Ils ne peuvent pas se réveiller pour appeler à des retrouvailles de la famille libérale. Qu’est-ce qui s’est passé entretemps ? Macky Sall veut retrouver sa famille politique. Comme le canard va à l’eau, il  retrouvera ses frères libéraux et sa vraie nature. Mais cela aura le mérite de clarifier le champ politique. Car nous avons toujours pensé qu’entre le PDS et l’APR, il n’y a pas de différence. La divergence est née au moment du partage du butin entre les  différents fils d’Abdoulaye Wade.

Macky Sall est incapables de dialoguer avec sa propre coalition, ses propres alliés. Les structures de Benno Bok Yakaar ne fonctionnent pas. Mansour Sy Djamil, Imam Mbaye Niang  Yonu Askanwi, Mamadou Lamine Diallo sont partis. Ceux qui sont restés dans cette coalition ne gèrent que des intérêts personnels. Dans ces conditions, un dialogue politique, n’aura pour objet que d’élargir le cercle des pilleurs des ressources publiques. Il aura nécessairement pour but d’inviter les frères libéraux à participer aux festins de balthazar  que l’actuel régime offre au peuple.  Avec ce dialogue annoncé, une nouvelle industrie criminelle, spécialisée dans la capture des ressources publiques, se met en place.  Les retrouvailles libérales autour d’un festin national !

Le président de la République a raté une belle occasion de dialoguer avec son peuple. Le référendum était une chance extraordinaire qui pouvait lui permettre d’appeler les Sénégalais à un dialogue franc et sincère. Il ne l’a pas fait. Il a imposé sa volonté personnelle en décidant de revenir sur sa parole  donnée au peuple de réduire son mandat de sept à cinq ans. Il a choisi de déchirer les cahiers de doléances du peuple des Assises nationales. Il a brûlé la charte de la bonne gouvernance des Assises nationales. Il a retourné à Amadou Moctar Mbow son projet de constitution. Le résultat est connu : le pays est divisé entre les tenants du Non et les tenants du Oui.  Macky Sall est le seul responsable d’une telle situation. Son Plan Sénégal Emergent pouvait être une occasion de dialoguer, il a préféré nous imposer un programme politique élaboré par des cabinets complètements coupés des réalités nationales. Le résultat : le PSE est en panne. Le peuple ne se sent pas concerné. Il est devenu une affaire de Macky Sall est de ses  militants de l’Alliance pour la République. Alors qu’il devait être un projet national qui mobilise toutes les énergies nationales. Arrêtez d’insulter le peuple ! Nous avons tous compris ce qui se trame.

Si Macky Sall veut libérer Karim Wade, il peut le faire  sans bruit ni trompette.  En vérité, sa volonté est la loi et fait la loi. Il  n’a pas besoin de créer toute cette pollution politique. Il a fait de la Cour de répression de l’enrichissement illicite  (Crei) un instrument politique pour solder des comptes politiques. Sur la liste des dignitaires  de l’ancien régime inculqués, il ne reste que le nom de Karim Wade. Il peut maintenant aller jusqu’au bout de sa logique. Le ridicule ne tue pas au Sénégal.

La Jeunesse pour la Démocratie et le Socialisme (JDS) considère qu’il faut une opposition debout dans une démocratie.  Le Sénégal a besoin d’une opposition qui prose un contre-projet constructif et alternatif et non une opposition qui, parce que fatiguée et asphyxiée financièrement, rejoint armes et bagage le maquignonnage politique de Macky Sall pour espérer retrouver la possibilité de continuer de piller les ressources publiques. La JDS  est d’avis que ce dialogue politique n’intéresse pas et ne concerne pas le peuple. La JDS appelle le Parti Socialiste à rompre avec le Benno Bok Yakaar, maintenant que l’APR a fini  de trahir le peuple. Le Parti Socialiste doit préparer un projet politique alternatif  avec les forces de gauche  afin de redonner confiance au peuple. Comme Jean Jaurès, nous disons : « Il faut arracher la patrie aux maquignons de la patrie » !

JDS*: Jeunesse pour la Démocratie et le Socialisme

1 COMMENTAIRE
  • Amadou Diop

    pas plus clair mais il y a de la precision sur les infos

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