Gambie-élection présidentielle: le « roi » Yahya Jammeh a encore sévi mais…

Pour savoir qui est son Excellence Sheikh Professor Alhaji Doctor Yahya A.J.J Jammeh Babili Mansa (ouf), faites un tour en Gambie, surtout en pleine campagne présidentielle qui verra les deux cent (200) mille gambiens se ruer aux urnes. 

Arrivé au Terminal de Barra pour prendre le Ferry qui doit permettre aux voyageurs de rallier Banjul mercredi dernier à 16h30, les préposés opposent un niet catégorique aux voyageurs. Les questions commencent à fuser de partout, qu’est-ce qui se passe? Le Ferry est en panne? Où est le deuxième? On fait le plein?

Il n’en est rien de toutes ces supputations. Le Président sortant devait se rendre dans la capitale pour sa campagne aux populations de Banjul. « Docteur doit passer à Banjul, il faudra attendre qu’il rentre à la State House pour libérer le trafic ». La « Fatwa » est tombée, ceux qui ne sont pas contents peuvent rebrousser chemin. Ceux qui voulaient prendre les pirogues en ont eu pour leurs frais, il fallait graisser la patte aux policiers en faction sur la rive et le « capitaine » de la traversée demande près de quinze (15) mille francs CFA alors que la traversée normale est de…250 F CFA ou 25 dallassis.

Le supplice de l’attente va s’estomper à 20h44 où le ferry est autorisé à bouger. Le calvaire ne faisait en réalité que commencer. A Banjul, les chauffeurs cachaient mal leur colère. Je m’engouffre dans un mini bus qui doit m’amener à Tipper Garage avant que je n’arrive à destination de mon quartier que je vais garder (woroul) secret.  Un passager qui a eu le mauvais réflexe de garder une place pour sa soeur a permis au driver de déverser sa bile. « Souma raka (mon frère), même si ta soeur payait le triple, on ne va pas l’attendre car j’ai trop attendu. Depuis 14h, on nous a parqués comme des animaux jusqu’à 21h. je ne veux qu’une chose, rentrer chez moi », fulmine le chauffeur qui claque la portière dès le véhicule rempli de clients. Le passager de devant ne continuera pas sa phrase, histoire de prendre des raccourcis. « Tais-toi, tu n’as rien à dire! Ils ont fermé toutes les issues. Je vais prendre des routes secondaires qui vont nous faire perdre au moins une heure, sinon, on sera là jusqu’à minuit ». 

Dans les rues, les partisans de Yahya Jammeh bombaient les torses, occupaient tous les chemins, conduisaient comme bon leur semblait, au vu et su des forces de l’ordre, zélées et complices. je rejoins ma maison quasiment à 23h14.

Envoyé Spécial (Omar Sharif NDAO)

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