Tribune du Ramadan : Muhammad, Prophète de l’Humanité (Par Professeur Khadim Mbacké)

5.Le Prophète dans la société

5.1-Le Prophète avec les néophytes
Des informations concordantes indiquent qu’il leur réservait un traitement marqué par l’amour, l’affection, la compassion et la tendresse. Son premier souci était de les débarrasser des résidus de traditions païennes et leur faire découvrir la lumière de l’islam. Il leur fallait du temps pour s’imprégner des réalités profondes de leur nouvelle foi. Bien conscient de ce fait, l’envoyé de Dieu diagnostiquais chez l’un de ses éminents compagnons des traces d’un racisme purement païen puisqu’il appris à Abou Dharr qu’il traînait encore des habitudes antéislamiques!

Le Prophète tranquillisait les nouveaux venus et fondait leur espérance quand au pardon divin de leurs péchés antérieurs. Quand Shatb al-Mamdoud, réputés auteur de toutes sortes de crimes, vint lui annoncer son désir de se convertir à l’islam, Muhammad lui apprit que les bonnes actions qui allaient découler de son nouveau choix effaceraient ses mauvais actes antérieurs.

Il se comporta de la même manière de l’ingénieux Amr ibn al-As qui, avant de lui prêter le serment d’allégeance avait formulé la condition d’obtenir le pardon par Allah de ses péchés antérieurs. Le Prophète lui dit: «Ne sais tu pas que l’islam détruit ce qui l’a précédé?» La destruction des péchés commis avant l’adhésion de l’islam est maintes fois répétés dans le Coran et présenté comme une conséquence de la non rétroactivité des nouvelles lois. Ce qui encourageait ceux qui s’étaient auparavant embourbés dans le mal et qui craignaient être poursuivis une fois devenus musulmans.

Parmi les doux aspects de son traitement des nouveaux convertis figure sa reconnaissance de la valeur des actes de bienfaisance qu’ils avaient accomplis à l’époque antéislamique. Sous ce rapport, il dit à Hakim ibn Hizam: «Ta conversion ne fait accroitre les bonnes œuvres que tu as déjà accomplies.»

L’intérêt que l’islam pouvait réaliser à long terme grâce à la conversion de certains notables l’amenait au début de l’islam à accepter la suspension de quelques obligations. Ce fut le cas des Thaquif qui, à leur prestation de serment d’allégeance au Prophète, formulèrent la condition de ne pas donner l’aumône et de ne pas participer au jdihad! Le Prophète le leur concéda tout en disant : «Ils donneront de l’aumône et participeront au djihad quand leur conversion s’enracinera.» Prédiction qui se concrétisera très vite.

Loin de s’arrêter à ce souple traitement, il leur fit des largesses inouïes. Lors de l’expédition de Hounayn, à la suite de la conquête de La Mecque en l’an VIII de l’Hégire, Muhammad adopta la même attitude à l’égard de chefs non encore musulmans mais apparemment disposés à le devenir. Il entendait alors adoucir leurs cœurs et augmenter leur désir de rejoindre la nouvelle communauté religieuse.

Pour éviter que la conversion ne soit superficielle, il envoyait des enseignants pour accompagner les nouveaux convertis afin de leur apprendre l’islam et de le prêcher à leurs voisins.

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