Macky Sall, une campagne électorale un peu discrète pour les législatives
La campagne pour les élections législatives du 30 juillet se poursuit. Une campagne particulière marquée par le retour d’Abdoulaye Wade, l’ex-président qui, a 91 ans, est candidat à la députation tout comme le maire de Dakar, Khalifa Sall, qui fait campagne depuis la cellule de sa prison. Le président Macky Sall, qui a mis son Premier ministre en tête de liste, suit les débats de près, mais évite d’y participer directement.
« Comme on ne prélève pas d’impôt sur les applaudissements, je les voudrais plus sociables ». Invisible dans les meetings, dans les cortèges, son Premier ministre envoyé aux quatre coins du pays, Macky Sall limite ses sorties. Ce jeudi, il est venu féliciter les élèves qui terminent de l’ENA, l’Ecole nationale de l’administration.
Message subliminal adressé à Khalifa Sall ou non, le maire de Dakar est soupçonné de détournements de deniers publics, Macky Sall a rappelé l’importance de respecter le droit et l’Etat : « Servir l’Etat est un sacerdoce qui met à notre charge des obligations d’éthique et de responsabilité – hélas – devenues si rares de nos jours ».
Jamais en 24 minutes de discours, Macky Sall ne cite les leaders politiques qui mènent campagne en ce moment, qui le critiquent vertement, alors que plus de 30 personnes ont été arrêtées suite aux fuites de sujets du bac.
Le chef de l’Etat fustige aussi tous ceux qui ont un ego trop grand : « Une vie digne, honorable, ne peut se rabaisser ni au culte d’un ego surdimensionné ou à la tentation avilissante de la triche comme les fuites récentes à l’examen du baccalauréat ».
Macky Sall qui aime habituellement répliquer aux attaques, qui aime le terrain, a donc choisi pour le moment de prendre de la hauteur, de se poser au-dessus de la mêlée. Une stratégie qui pourrait aussi l’isoler, lui donner moins d’influence sur le vote du 30 juillet.
Avec Rfi