Livre – « L’empire du mensonge » : Le monde des arts et des lettres témoigne son admiration à Aminata Sow Fall

« Je me demande ce que je vais bien dire » ! Ainsi a parlé la Grande Dame de lettres, Aminata Sow Fall, après que le « monde » s’est répandu en éloges sur elle; après que les instruments de musique et les voix enchanteresses de l’Ensemble lyrique national du Théâtre national Daniel Sorano et l’inspiré poète l’ont célébrée ainsi que ses ascendants.

Et l’assistance, émue par tant de sagesse, a salué, plus que ce nouvel ouvrage, son œuvre immense et son parcours dignes de louanges en se levant pour l’acclamer. La native de Saint-Louis, de l’avis de tous ceux qui l’ont accablée de compliments, au-delà de son talent que lui reconnaît le monde, consigne nos valeurs fondamentales. Le succès ne l’en a point éloignée.

Les ovations d’ici et d’ailleurs non plus. Car l’auteure du roman « La grève des bàttu ou les déchets humains », présélectionné pour le Goncourt 1979, est un modèle d’humilité, de générosité et de discrétion pour ainsi reprendre Moumar Guèye, président du Centre Pen Sénégal. Le directeur du Livre et de la Lecture, Ibrahima Lô, y a ajouté ce qui fait la marque du produit littéraire de haute facture, la pertinence. En plus de ses saisissantes narrations, son examen critique de la société sénégalaise donne à voir une grande maturité d’esprit.

« Aminata Sow Fall est authentique, un modèle vertueux pour les femmes du continent. Il faut revisiter l’itinéraire de cette grande dame qui mérite tous les éloges. Elle est une source nourricière à laquelle devrait s’abreuver toute femme en quête de référence. Son expression littéraire est ancrée dans nos valeurs culturelles. Sa plume, avec constance, refuse la servilité. Son œuvre et sa vie sont utiles à la Nation, à l’humanité », a-tenu à témoigner Moumar Guèye à l’endroit de celle qu’il appelle affectueusement sa « sœur ».

Source nourricière
L’ancienne directrice des Lettres et de la Propriété intellectuelle au ministère de la Culture est donc cette âme qui a mis son inspiration au service de l’humain, du devenir collectif en rappelant sans cesse, à travers ses écrits, ce qui doit fonder le rapport à l’autre, avec nous-mêmes.

Sa production est didactique. Elle est un miroir produisant le reflet d’une société que la romancière s’attache à dépeindre avec ses mots, son génie, sa sensibilité, son humanité qui ne se corrompt point face à l’effritement des valeurs en ce temps fiévreux. C’est que cette humanité s’est développée au sein d’une cellule familiale où elle fait sens. Le témoignage de son frère aîné, Makhtar Fall, est assez éloquent. Celui de sa nièce Ami Fall, qui se fait appeler « Aminata Sow Fall n°2 », est tout aussi prodigieux. « Elle n’a pas fini de baliser le chemin aux valeurs », dit-elle admirative.

Ecriture totale
Aminata Sow Fall, lauréate du grand prix de la Francophonie de l’Académie française, diffuse des « ondes » qui inondent les surfaces flétries par les turpitudes de l’homme, de sa société gangrenée qu’elle ne se lasse pas de décrire en la réinventant. Elle est à ranger dans la catégorie des écrivains engagés, loin, toutefois, des idéologies puériles sans lendemain.

Selon le quotidien le Soleil, la doyenne des écrivaines d’Afrique francophone porte un pan de la mémoire littéraire du Sénégal et du continent. Elle est même, par son génie et le message universel qu’elle délivre, au-delà de l’Afrique. Ce qui fait dire à Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains du Sénégal, qu’elle demeure « l’une des plus belles plumes de notre continent et même du monde. Ses œuvres enseignées dans les plus prestigieuses universités du monde en témoignent. Aminata Sow Fall incarne la parole qui porte ».

Elle nous réconcilie, selon lui, avec la belle écriture. Ce nouveau roman, « L’Empire du mensonge », est un chef d’œuvre de la lignée des best-sellers continentaux. Le président du Conseil d’administration du Théâtre national Daniel Sorano espère également que la « Grande Dame », qui s’est installée dans l’empire des éveilleurs de conscience, sera portée au panthéon de Nobel de la littérature parce qu’elle est un modèle de l’écriture totale.

L’auteure de « Le Revenant », qui s’est battue pour donner au livre sa dignité, est revenue sur son passage à l’Association des écrivains du Sénégal en tant que présidente (Birago Diop avait insisté pour qu’elle en assure la présidence) pour exhorter les fils d’Afrique à croire en eux, en leur capacité de faire bouger les lignes.

 

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