Rdses: « L’Etat est plutôt préoccupé par les élections que par le chômage des jeunes »

 

La problématique de l’emploi des jeunes reste un des sujets prédominants du moment. Le Regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal (Rdses) a donné ce jeudi rendez-vous à la presse, au siège du Mouvement du 23 juin (M-23). Ses membres ont exprimé leur ras-le-bol quant au mutisme des autorités face à leur souffrance.

« Au moment où des milliers de jeunes se noient dans la méditerranée et s’embourbent dans l’inhospitalier désert libyen, nous constatons que nos autorités sont plus préoccupés par les prochaines joutes électorales que par les problèmes du chômage qui se posent avec grande acuité« , regrette Moussa Monteiro, à l’entame de ses propos. Non sans préciser avoir lu, dans le numéro du journal le Soleil, datant du 11 janvier 2017, une annonce sur la tenue d’un conseil interministériel et d’un conseil présidentiel sur l’emploi des jeunes, en fin mars 2017.

« Nous voila en mai 2017 et aucune communication n’est faite sur la tenue de ces événements. Une preuve de plus que le gouvernement continue dans ses effets d’annonce et ne fait rien pour mener une politique d’emploi sérieuse à même de faire face au chômage qui continue de faire des ravages dans les rangs des jeunes sénégalais », regrette le porte-parole du jour. La question du rapatriement des Sénégalais des Usa et celle à venir, des Sénégalais d’Allemagne, a été soulevée. Selon lui, il faudra plus de sérieux que n’en montre le Gouvernement. « Un gouvernement qui n’a comme bilan que ses domaines agricoles communautaires« , ironise-t-il.

Moussa Monteiro de poursuivre: « il ressort des enquêtes de l’Ansd que seuls 2% des Sénégalais ont un diplôme de niveau maîtrise et doctorat. Si à ce jour il existe des diplômés sans emploi au Sénégal, c’est évident parce qu’il y a des employés sans diplômes. Le clientélisme politique et le népotisme sont les plus grands obstacles à l’insertion de centaines de sénégalais qui disposent pourtant de la formation requise« .

« Les autorités nous disent: ‘on ne peut pas donner de l’emploi à tout le monde. Vous savez dans ce pays, on n’a pas assez d’argent pour créer de l’emploi’. L’Etat n’a pas d’argent pour créer des emplois, mais ils ont l’argent pour créer des institutions budgétivores, à coup de milliards, pour caser de vieux politiques. Cet argent pourrait créer des milliers d’emplois », peste M. Monteiro qui est d’avis que l’Etat ne crée pas d’emploi mais « favorise l’éclosion de l’emploi« . « Cet argument ne tient pas car l’Etat crée des institutions budgétivores mais ne sait pas créer de l’emploi. Donc dire que l’Etat ne crée pas l’emploi c’est donner un argument fallacieux à l’autorité« , renchérit-il.

Le Regroupement des diplômés sans emploi du Sénégal (Rdses) regorge aussi de jeunes sénégalais licenciés, abusivement, par la société Necotrans. Leur coordonnateur, Abdy Sèye est monté au créneau en dénonçant ce qu’il qualifie d’injustice. « Tvs Necotrans vient de licencier, 120 pères de famille, de façon abusive, au détriment d’expatriés français. Une telle entreprise qui génère plus de 3 milliards par mois, soit environs 34 milliards FCfa, l’année, se permet, chaque 2 ans, de licencier plus de 25 sénégalais. C’est vraiment déplorable, au moment où on nous parle de Sénégal émergent« , regrette-t-il.

Selon le coordonnateur des licenciés de Tvs Necotrans, la société utilise des produits cancérigènes. « Les employés sont exposés à des dangers qu’ils ignorent. Necotrans utilise des produits cancérigènes. Il y a même eu deux morts et lors de l’autopsie, ils ont prétexté que ces derniers souffraient de problèmes cardiaque et pulmonaire. Ils ont aussi préféré prendre des ressortissants français qui gagnent plus de 5 millions de FCfa, à la place des sénégalais. Ces blancs se sont même permis d’insulter les Sénégalais. Un d’entre eux, plus précisément le responsable exploitation de la société, est allé même jusqu’à dire qu’un ‘blanc vaut mille noirs’ « , une honte« , se désole M. Sèye qui considère que les populations sénégalaises ne devraient pas être traitées de la sorte par des « étrangers épaulés par nos autorités étatiques« .

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