Alors que la scène politique sénégalaise est secouée par les divergences entre le président Bassirou Diomaye Faye et le parti PASTEF autour de la restructuration de la coalition « Diomaye Président », l’avocat franco-espagnol Juan Branco, proche du Premier ministre Ousmane Sonko, a publié sur le réseau social X un message qui résonne comme une mise en garde voilée.
« Peu avant son arrivée au pouvoir, j’ai prévenu un dirigeant politique d’une règle d’airain qui s’est immanquablement vérifiée. Les numéros deux ne supportent pas leur illégitimité, et veillent à massacrer ceux qui les ont consacrés. C’est là la nature de l’exercice du pouvoir. À chacun de le méditer », a-t-il écrit, sans nommer explicitement ses interlocuteurs.
L’expression « règle d’airain » utilisée par Juan Branco renvoie à une loi immuable du pouvoir politique : celle selon laquelle les seconds rôles, une fois propulsés au sommet, finissent souvent par se retourner contre ceux qui les ont portés. Dans sa publication, l’avocat évoque cette logique de rivalité inhérente à la conquête et à l’exercice du pouvoir, où la loyauté cède souvent la place à la volonté d’affirmer sa propre légitimité. En affirmant que « les numéros deux ne supportent pas leur illégitimité, et veillent à massacrer ceux qui les ont consacrés », Juan Branco décrit une dynamique classique des régimes politiques ou des alliances fragiles : celle de la rupture entre le mentor et son dauphin, une fois les rapports de force inversés.
Ces mots, lourds de sous-entendus, interviennent quelques heures après la publication d’un communiqué du PASTEF contestant le pouvoir de Bassirou Diomaye Faye de démettre Aïssatou Mbodj, présidente de la Conférence des leaders de la coalition. Ce message de Juan Branco, souvent perçu comme la voix officieuse du camp Sonko sur la scène internationale, semble pointer les tensions croissantes entre les deux pôles de l’alliance au pouvoir.
