Le gouvernement britannique a annoncé une aide humanitaire supplémentaire de 5 millions de livres sterling, soit environ 6,6 millions de dollars, destinée au Soudan. L’annonce a été faite par la ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, lors du Manama Dialogue au Bahreïn, qui a souligné que les efforts internationaux ne parvenaient pas à répondre à l’ampleur de la crise humanitaire dans le pays.
S’exprimant sur la situation, et citée par l’agence Anadolu, la ministre a décrit un tableau de « désespoir total ». « Au Soudan aujourd’hui, c’est le désespoir total… Trop longtemps, ce terrible conflit a été négligé, tandis que la souffrance ne cessait de s’aggraver », a-t-elle déclaré. Yvette Cooper a particulièrement insisté sur la situation à El-Fasher, évoquant des « scènes véritablement horribles et totalement intolérables » où près de 260 000 personnes, dont la moitié sont des enfants, sont confrontées à des conditions proches de la famine, encerclées par les violences et privées d’assistance.
Selon les informations communiquées par le ministère britannique des Affaires étrangères, ce nouveau financement servira à fournir de la nourriture d’urgence, des soins médicaux et un soutien aux victimes de violences sexuelles. Une enveloppe de 2 millions de livres est spécifiquement dédiée à l’accompagnement des victimes de viols et d’abus. « Les rapports récents en provenance du Darfour sont véritablement effroyables », a ajouté la ministre, dénonçant des « atrocités, exécutions massives, famines et usage du viol comme arme de guerre ». Elle a souligné que les femmes et les enfants payaient le plus lourd tribut dans cette crise, qualifiée de « la plus grave du XXIᵉ siècle ». La situation à El-Fasher a d’ailleurs été qualifiée de « catastrophique » par les Nations Unies, qui ont dénoncé un blocage de l’accès humanitaire.
Depuis le début des affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (FSR) le 15 avril 2023, le conflit a causé la mort d’environ 20 000 personnes et le déplacement de plus de 15 millions d’autres, selon des données de l’ONU et de sources locales. Des organisations internationales ont accusé les FSR de commettre de nombreuses exactions contre les civils. Les multiples tentatives de médiation n’ont jusqu’à présent pas permis de cesser les hostilités.
Au cours de son intervention, la ministre britannique a également abordé la situation à Gaza, qu’elle a jugée « extrêmement fragile ». Elle a appelé toutes les parties à œuvrer pour une paix durable. « L’aide humanitaire ne peut être conditionnelle. Nous ne pouvons laisser des enfants affamés ni des familles privées de soins médicaux », a-t-elle affirmé. Yvette Cooper a soutenu les initiatives visant à une gouvernance palestinienne réformée pour administrer Gaza, précisant que le Royaume-Uni pourrait partager son expertise en matière de coordination civilo-militaire et de reconstruction.
