Un vaccin anti-Ebola efficace testé en Guinée…

D’après les résultats publiés aujourd’hui dans The Lancet, un vaccin anti-Ebola expérimental s’est révélé hautement protecteur contre ce virus mortel, dans le cadre d’un essai majeur réalisé en Guinée. Ce vaccin est le premier à prévenir l’infection par l’un des agents pathogènes les plus létaux connus à ce jour et ces résultats ajoutent du poids aux résultats publiés plus précocement l’année dernière.
Genève, Suisse, 22 décembre 2016/APO/– Ce vaccin, appelé rVSV-ZEBOV, a été étudié dans le cadre d’un essai portant sur 11 841 personnes en Guinée, pendant l’année 2015. Parmi les 5 837 sujets ayant reçu le vaccin, aucun cas d’Ebola n’a été enregistré 10 jours ou plus après la vaccination. En comparaison, on a relevé 23 cas 10 jours ou plus après la vaccination chez les personnes n’ayant pas reçu ce vaccin.

Cet essai était dirigé par l’Organisation mondiale de la Santé, conjointement avec le ministère guinéen de la santé, Médecins sans frontières et l’Institut norvégien de santé publique, en collaboration avec d’autres partenaires internationaux.

«Si ces résultats convaincants arrivent trop tard pour ceux qui ont déjà perdu la vie dans l’épidémie d’Ebola qui a frappé l’Afrique de l’Ouest, ils montrent que face à la prochaine flambée de cette maladie, nous ne serons pas sans défense», indique le Dr Marie-Paule Kieny, Sous-Directeur général de l’OMS pour les systèmes de santé et l’innovation et principale responsable de l’étude.

Le vaccin, fabriqué par Merck, Sharpe & Dohme, a été désigné cette année comme une «percée thérapeutique» par la Food and Drug Administration des États-Unis d’Amérique et a reçu le statut PRIME de la part de l’Agence européenne des médicaments, ce qui autorisera son examen réglementaire plus rapide une fois le dossier soumis.

Depuis la première identification du virus Ebola en 1976, des flambées sporadiques ont été notifiées en Afrique. Mais l’épidémie qui a endeuillé de 2013 à 2016 l’Afrique de l’Ouest, en faisant plus de 11 300 morts, a fait ressortir la nécessité d’un vaccin.

L’essai s’est déroulé dans la région côtière de la Basse-Guinée, une zone où la Guinée recensait encore de nouveaux cas d’Ebola lorsqu’il a débuté en 2015. Cet essai fait appel à un concept innovant, une démarche vaccinale dite «en cercle», aussi utilisée pour éradiquer la variole.

Chaque fois qu’un nouveau cas d’Ebola était diagnostiqué, l’équipe de recherche retrouvait toutes les personnes ayant été en contact avec ce cas au cours des 3 semaines précédentes, et notamment les personnes vivant dans le même foyer, visitées par le malade ou ayant été en contact étroit avec lui, ses vêtements ou son linge, ainsi que certains «contacts de contacts». Au total, 117 grappes (ou «cercles»), comprenant en moyenne jusqu’à 80 individus, ont été identifiées.

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