Souleymane Bachir Diagne: « Abdou Diouf a redéfini la mission de l’Institut français »

Les ateliers de la pensée a été l’occasion pour plusieurs intellectuels de débattre sur plusieurs thèmes: Felwine Sarr, Ndongo Samba Sylla, Célestin Monga, Souleymane Bachir Diagne…

le fait que les travaux soient accueillis à l’Institut français de Dakar, d’abord dans l’auditorium à huis clos, puis pour la Nuit mémorable au Théâtre de verdure, en a fait parler plus d’un, à commencer par Célestin Monga interrogeant la « petite défaite » que serait cette réunion du gratin intellectuel de l’Afrique d’expression francophone venu décoloniser les savoirs dans l’espace de l’ex-colon, plus d’un demi-siècle après l’indépendance !

Une façon d’appeler aussi, compléta l’économiste, partout en Afrique à des lieux de débats endogènes.  Calmant cette polémique, Souleymane Bachir Diagne a rappelé qu’il travailla un temps aux côtés d’Abdou Diouf à redéfinir la mission de l’Institut français comme « espace pour la présence sénégalaise et africaine, montrer la présence de l’Afrique au monde, montrer que le monde s’africanise en langue française » et il a rendu grâce à l’Institut, justement pour lui avoir fait découvrir le rap sénégalais. Achille Mbembe a dit qu’il s’y sentait chez lui selon l’éthique du passant à l’heure de la planétarisation et il fallait voir là, selon Felwine Sarr, une nouvelle collaboration, justement, entre anciens colonisés et anciens colons, c’est dire que la pensée  » glissantienne  » inspirait sur l’assemblée. Quoi qu’il en soit, à l’Institut, le public fut nombreux au rendez-vous !

L’affrontement sur le terrain de l’économie entre  et le jeune Sénégalais Ndongo Samba Sylla, auteur de plusieurs ouvrages sur le CFA, le commerce équitable, chargé de programme et de recherche pour la Fondation Rosa Luxembourg (partenaire des Ateliers de la pensée) : le chercheur en économie (par ailleurs quatre fois champion du monde de scrabble francophone) a ciblé « l’impensé démographique » et a affirmé que le modèle de l’emploi salarié n’était pas celui de l’avenir où l’emploi informel devenait la norme, sans que la force de travail africaine y trouve son moyen de subsistance face à la technologie bannissant l’humain.

Monga s’est efforcé de mettre un stop à ce « discours de la catastrophe » en montrant par un détour par l’Asie, mais aussi par des exemples africains (dont l’Éthiopie), que les emplois pouvaient revenir et que la force de travail africaine trouverait à se déployer autant que ce fut le cas pour celle de la Chine.

(Avec Afrique.le Point)

 

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