Seydina Mame Alassane Lahi, 4ème Khalife du Mahdi : Un érudit qui vivait à la sueur de son front

A la disparition de Seydina Issa II en 1987, il fut remplacé à la tête de la confrérie par Mame Alassane Laye fils de Seydina Mandione. Homme discret qui volontairement était demeuré, effacé, refusant les louanges et les honneurs ; lui qui fut surnommé Serigne Rane se trouva d’un seul coup projeté au premier plan. Durant ses jeunes années, il travaillait comme maçon et gagnait sa vie à la sueur de son front. Il fit bénéficier ses talents de maître maçon à la confrérie par sa participation à la reconstruction du mausolée de Seydina Limamou, à l’édification de la mosquée de Yoff, à la construction du mausolée de son père Seydina Mandione… Autant dire que c’est un homme qui, loin de compter sur les dons des fidèles, aimait subvenir à ses propres besoins par son travail.

En cela, son exemple est aujourd’hui, suivi par ses jeunes frères Chérif Ousseynou Laye et Mouhamadou Bachir Laye imam de la mosquée de Yoff, professeur d’arabe, prédicateur dont les interventions en public, sont unanimement appréciées.

L’actuel khalife est un homme de progrès, fermement attaché aux activités éducatives. Bien avant son accession au khalifat, il a aidé le développement des écoles arabes de Cambérène et de Yeumbeul. De plus, il intervenait chaque année auprès du ministre de l’éducation nationale pour obtenir des bourses d’études. Ainsi, grâce à lui, de jeunes layènes poursuivent actuellement leurs études dans les universités des pays arabes.

Autant sa ressemblance physique avec son père est assez frappante, autant la douceur de son caractère et son affabilité rappellent ceux de son père Seydina Mandione.

Lui aussi, entend, demeurer fidèle à la voie tracée par ses illustres prédécesseurs. Aussi, a-t-il insisté sur les traditionnelles recommandations de crainte de Dieu, de pratique régulière des rites islamiques, de détachement de ce monde … dans la brillante allocution qu’il fit, avec chaleur, à l’occasion de la réception qui clôturait les cérémonies du 107e anniversaire de l’Appel de Limamou, le 10 Avril 1988.

Son discours avait été précédé par celui de Moussa NDoye, ministre de la fonction publique qui conduisit la délégation envoyée par le Président de la République, et par l’intervention de El Hadj Abdoulaye Thiaw. Celui-ci, après ses exhortations habituelles à l’orthodoxie, saisit l’occasion pour rappeler l’interdiction par le Saint Coran des jeux de hasard en vogue dans le pays (Loterie nationale et P.M.U).

Au cours de la cérémonie du 108e anniversaire célébrée le 9 mars 1989, le khalife Mame Alassane insista surtout sur la droiture morale, ainsi qu’au cours des cérémonies des années suivantes.

Au cours du pèlerinage à La Mecque en 1962, un groupe de pèlerins sénégalais alla rendre visite à Chérif Hassan Tahirî, un descendant du Prophète Muhammad (P.S.L). Parmi eux El Hadji Mame Alassane, El Hadj Gothé Biti de Cambérène, EL Hadj Sakhir Gaye imam de la mosquée de Yeumbeul qui sont layènes, la grande majorité des autres pèlerins appartenant à d’autres confréries.

Au cours de leur conversion, El Hadji Gothé Biti suggéra à l’interprète El Hadj Pâla MBaye de présenter Manie Alassane au Chérif Hassan en lui précisant qu’il est un petit-fils de Seydina Limamou Lahi. A la grande surprise de l’assistance, le Chérif répondit « oui je le sais car j’ai vu en lui la Lumière du Prophète ».

Avec Layene.sn

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