Serigne Bassirou Guèye: « aucunement il n’a été demandé au maire Khalifa Sall de donner le nom des bénéficiaires… »

Le cas Abdoul Mbaye et son divorce d’avec sa femme, l’affaire de la Caisse d’avance de la mairie de Dakar, Barthélémy Dias et le meurtre de Ndiaga Diouf… Autant de dossiers soulevés par le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye, entouré de ses conseillers, qui faisait face à la presse, hier, dans les locaux du Palais de Justice de Dakar. 

C’est en position de victime que Serigne Bassirou Guèye s’est présenté aux journalistes, hier. Il dénonce un acharnement sur sa personne, concernant les accusations, à son encontre, comme quoi il serait le bras armé du régime en place. Évoquant le cas de l’ancien premier ministre, Abdoul Mbaye sur son divorce d’avec son ex-épouse, Aminata Diack, selon lui, « là aussi », il n’a pas été « épargné ». « On a parlé d’acharnement« , peste-t-il.

D’après le procureur de la République, il fallait s’interroger sur les faits. Avant de faire un petit historique des événements, ayant valu des poursuites à l’encontre d’Abdoul Mbaye. « Abdoul Mbaye n’a pas été arrêté, il n’a pas été gardé à vue, et on parle d’acharnement! Le dossier m’a été communiqué à la fin de l’enquête. J’ai saisi le juge d’instruction. Celui-ci a estimé qu’il s’agissait d’une affaire de faux et de tentative d’escroquerie« , raconte-t-il avant de révéler: « j’ai sur ma table une plainte, avec constitution de partie civile, déposée par Abdoul Mbaye, contre son épouse. »

Entre autres dossiers mis sur la table, les événements survenus au commissariat spécial du port, le 19 février 2017, entraînant la mort d’El Hadji Baba Touré, dit Elimane Touré. Il était en garde à vue dans cette unité. Et selon les dires, il se serait donné la mort par pendaison. D’autre affirment qu’il a été assassiné. Selon le procureur, Serigne Bassirou Guèye, le médecin légiste a établi que sa mort fait suite suite d’une « asphyxie mécanique par pendaison« . « En clair, les médecins ont confirmé la version du commissaire de police. Aucune demande de contre-expertise n’a été notée« , précise-t-il.

L’affaire de la mort de Ndiaga Diouf est revenue sur la table, occasionnant une condamnation de Barthélémy Dias et Cie, à deux ans d’emprisonnement dont 6 mois ferme. « Comme vous le savez, j’ai rejeté appel de cette décision, et bientôt le dossier sera transmis à la Cour d’appel de Dakar. Là aussi on a parlé de justice manipulée. Est-il politique de dire que Ndiaga Diouf est mort?« , se demande-t-il, considérant que « personne n’est au dessus de la loi« .

« Vous vous souvenez, sûrement, des événements survenus dans la nuit du 18 au 19 novembre 2017. La dame Fatoumata Moctar Ndiaye perdait la vie, à la suite d’actes d’une atrocité, sans commune mesure« , revenant sur l’assassinat de la vice présidente du Conseil économique social et environnemental, par son chauffeur. Il confie que l’enquête suit son cours.

Le moment qu’attendaient tous, l’affaire de la Caisse d’avance de la Ville de Dakar, est évoquée, en dernier lieu, par Serigne Bassirou Guèye. Selon lui, c’est après avoir reçu le rapport du 24 mars 2016 de l’Inspection générale d’Etat (Ige) qui demandait, dans sa recommandation numéro 1, l’ouverture d’une information pour élucider la manière dont les fonds de cette Caisse d’avance ont été gérés. « Un montant d’un (1) milliards 800 millions ont été dépensés, sans justification« , précise-t-il.

Et selon lui, depuis que la Dic a été saisie de cette affaire, il ne dort plus sur ses lauriers. « On a traité le procureur de tous les noms d’oiseaux. On a fait beaucoup d’amalgames. On a beau parlé de politique! Dans cette affaire la première question qu’on devait soulever, c’est le cas du Daf (directeur administratif et financier) de la mairie, proche collaborateur de Khalifa Sall qui, devant les inspecteur de l’Ige et ceux de la Dic, et devant M. Khalifa Sall, a répété que tous les papiers qui ont été confectionnés sont faux« , révèle-t-il.

Sur ce, il en sort, selon lui, des éléments de témoignage de ce dernier, que ces papiers étaient produits dans le but de remettre, au maire de Dakar, en main propre, les trente (30) millions, par mois. Toujours selon lui, un responsable des magasins de la mairie, aurait nié le fait qu’il recevait, chaque mois, de 2011 à 2015, la valeur de « 15 millions de francs en mil » et « 15 millions de francs en riz« . « Aucunement il n’a été demandé au maire Khalifa Sall de donner le nom des bénéficiaires« , peste Serigne Bassirou Guèye.

 

1 COMMENTAIRE
  • Deug

    Procureur de la honte honte honte .

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