Rama YADE: « Il ne faut pas se précipiter pour signer les APE »

Accords  de partenariat économique (APE) : Il est urgent d’attendre, parce que cette affaire n’est pas encore très clarifiée des deux côtés, prendre acte de l’échec relatif aux accords de Lomé et de Cotonou qui ont engagé un nouveau cycle. Pour il faut bien analyser les tenants et les aboutissants de ces accords avant de signer quoi que ce soit.

Selon Rama, candidate à la présidentielle française: « Il y a beaucoup de problèmes à régler, de défis à relever, un calendrier à préciser. Car, il y a beaucoup d’Etats qui sont engagés et qui n’ont pas forcément les mêmes intérêts, des deux côtés de la Méditerranée. Il y a beaucoup de choses à faire du côté français. Même les pays européens n’ont pas les mêmes intérêts. C’est pareil pour l’Afrique où il y a des Etats signataires et d’autres non signataires. La réalité est très diverse. Il ne faut pas se précipiter, pour lever certains obstacles et appréhensions et permettre un système d’échanges beaucoup plus solidaire pour les uns comme pour les autres. L’utopie est belle, la démarche souhaitable, tout est dans les modalités. Il convient effectivement de poursuivre la réflexion et la discussion, pour que tout le monde en sorte gagnant. »

TERRORISME : «La France a été très éprouvée, ces dernières années, par la violence des attentats. C’est vrai que cela a créé de la peur, mais le pays a une formidable capacité de résistance. Ces attentats ont mis à l’épreuve l’unité de la nation française. Certains en donnent des coupables à travers la figure du musulman, souvent d’origine maghrébine. Mais, la question ne situe pas seulement sur le débat autour de l’Islam, sa compatibilité ou non avec la laïcité, la République et ses valeurs. C’est un débat passionnant, qui donne aux pompiers pyromanes un rôle incendiaire. Donc, il faut être très prudent. Cette affaire de terrorisme-là ne concerne pas seulement les jeunes issus de l’immigration. Ça touche la jeunesse dans son ensemble. Nous avons vu émerger des apprentis terroristes dans les campagnes françaises. Les jeunes les moins structurés, les plus fragiles trouvent leur utilité dans ce type d’aventure sanguinaire. Il ne s’agit pas seulement de bombarder les territoires en Syrie, en Irak, parce qu’on ne vainc pas une idéologie par les bombes, ou de répondre par la justice. Mais, il y a un travail de long terme qui durera dix, voire vingt ans et qui est de priver Daesh de ses terreaux de recrutement.»

EMIGRATION CLANDESTINE : «Il faut augmenter les moyens pour les opérations de sauvetage en mer, pour ne pas laisser les hommes et femmes mourir dans cette Méditerranée, devenue un cimetière absolument effrayant. Quand quelqu’un veut partir, parce qu’il fuit la misère ou une situation politique liberticide dans son pays, il n’y a pas grand-chose qui peut l’arrêter. Parce que c’est humain de vouloir sauver sa peau et celle de sa famille. Mais, cette situation ne peut pas durer. On ne peut pas laisser des personnes s’engager sur des routes dangereuses.»

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