Procès en appel d’Hissène Habré : Le parquet requiert le rejet des demandes de la défense

C’était hier, le tour du parquet général de faire son réquisitoire. Après la défense et les parties civiles,  Mbacké Fall et ses substituts ont balayé d’un revers de main tous les moyens d’appel soulevés par les avocats commis d’office pour défendre les intérêts de Hissène Habré.

Selon Le Soleil, le parquet général a fait, hier son réquisitoire par rapport aux moyens d’appel soulevés par les avocats de la défense de Hissène Habré et ceux des parties civiles. Le procureur général et ses adjoints ont été interpellés par la défense sur ce qu’elle considère comme une incohérence. En effet, dans son verdict, la Chambre d’instance a reconnu un certain nombre de circonstances atténuantes à l’ancien président tchadien. Et pourtant, ce dernier a été condamné à la prison à perpétuité, ce qui, aux yeux des avocats de la défense, est incompréhensible.

Selon Mbacké Fall, il est vrai que des circonstances atténuantes ont été reconnues à Hissein Habré, mais les circonstances aggravantes l’emportent largement. « Hissène Habré approuve de manière implicite la décision de ses avocats de faire appel, sinon il aurait émis un communiqué pour dire que cela ne l’engage pas. Nous savons aussi que du fond de sa cellule, il regrette ses actes commis lors de son règne, entre 1982 et 1990. Nous demandons aux juges de tenir en compte tous ces éléments. Mais pour le verdict, le parquet s’en remet à la sagesse de la Chambre », a déclaré le procureur général. Il a requis le rejet de tous les moyens d’appel avancés par les avocats de Hissène Habré et de déclarer recevables toutes les constitutions de partie civile des victimes. S’agissant des réhabilitations, Mbacké Fall a estimé qu’il serait bon d’organiser des cérémonies commémoratives d’hommage et autres, selon le pays d’origine des victimes. Il a aussi demandé à l’Union africaine que le fonds d’indemnisation mis en place soit disponible. Avant lui, son substitut, Moustapha Diallo, s’était attelé à démonter l’argumentaire de la défense consistant à nier la responsabilité directe de Hissène Habré dans les massacres au Tchad, particulièrement ceux qui ont eu lieu au sud. « Ces évènements doivent être bien cernés.

La chambre d’instance les a examinés de fond en comble. Des attaques ont été commises contre des populations civiles. Ces faits sont bien établis. Et c’était une entreprise criminelle commune engageant la responsabilité de Hissène Habré.

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