Pourparlers sur la crise sénégambienne : les deux parties ont accordé leurs violons sur plusieurs points

Les délégations gambienne et sénégalaise conduites par les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont discuté autour  de 11 « points » lors de la réunion tenue dimanche à Dakar, dans le but de résoudre la crise diplomatique entre les deux pays.

Les deux parties déclarent avoir trouvé un terrain d’entente sur « plusieurs points » dont les postes de contrôle frontaliers et la construction d’un pont sur le fleuve Gambie.

Le financement de ce pont est déjà bouclé par la Banque africaine de développement, pour un montant global de 50 milliards de francs FCA.

Le transit routier, les relations commerciales bilatérales, la gestion des frontières terrestres et la coopération judiciaire faisaient partie de l’agenda de la réunion.

Les négociations portaient aussi sur la pêche maritime et fluviale, les migrations et les affaires consulaires.

Trois des questions seront l’objet d’une future négociation, ont indiqué les deux parties, précisant qu’il s’agit de la construction du pont sur le fleuve Gambie, de la pêche maritime et fluviale, et de la gestion des frontières terrestres.

Dakar « s’est engagé à travailler avec les acteurs concernés (les transporteurs, Ndlr) pour la levée du blocus dans les plus brefs délais », affirme le communiqué final de la réunion lue devant les journalistes par l’ambassadeur du Sénégal en Gambie, Saliou Ndiaye.

« La Gambie a ’rapporté’ la hausse des tarifs » de la traversée de son territoire par les automobilistes sénégalais, selon le communiqué.

Le texte annonce la tenue d’une réunion prévue en juillet prochain sur « des questions techniques » concernant les deux pays.

La délégation sénégalaise a par ailleurs demandé le transfèrement au Sénégal du prisonnier Modou Fall dit « Boye Djiné ».

Ce citoyen sénégalais recherché par la justice de son pays est incarcéré depuis plusieurs mois en Gambie, où il a trouvé refuge après s’être évadé d’une prison dakaroise.

La Gambie s’est engagée à « étudier la question » de son transfèrement, selon le communiqué publié à la fin de la réunion.

« Nous allons faire de notre mieux pour permettre la libre circulation des personnes et des biens. (…) La Gambie a réaffirmé sa bonne volonté de faciliter la construction du pont sur son fleuve », a affirmé M. Ndiaye en lisant le communiqué.

La Gambie « n’a pas de problème avec la construction du pont » sur son fleuve, mais elle déplore que l’architecture de l’infrastructure empêche la navigation sur ce cours d’eau, a déclaré la ministre gambienne des Affaires étrangères, Neneh Macdouall Gaye.

Mme Gaye, chef de la délégation venue de Banjul, a estimé que la réunion avait connu « un succès ».

Ouverte dimanche, vers 11h GMT (heure de Dakar), la rencontre s’est terminée lundi, peu de temps après minuit.

Le durcissement des conditions d’accès à la « Transgambienne », que la presse sénégalaise considère comme un « blocus », s’est matérialisé par une décision des autorités gambiennes de décupler le montant des droits de passage sur le fleuve Gambie, au grand dam des transporteurs sénégalais.

Mécontents de cette décision, ces derniers boycottent le territoire gambien depuis plusieurs mois et passent par la ville de Tambacounda (est) pour aller du nord au sud du Sénégal, et vice versa.

Cette mesure allonge beaucoup le trajet et augmente le coût du transport.

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