Plaidoiries au procès de Karim Wade sans le principal accusé, Par Rfi

A Dakar, le procès de Karim Wade et de ses co-prévenus continue de défrayer la chronique. Le fils de l’ancien président sénégalais est jugé pour enrichissement illicite. C’est la dernière ligne droite pour les audiences avec cette semaine les plaidoiries et réquisitoires.

L’audience a démarré avec du retard dû à un problème de micro. Le premier à s’exprimer a été Moussa Félix Sow qui a introduit les plaidoiries, rappelant la patrimonialisation de l’Etat durant les années Wade avec une corruption devenue systémique.

« Ce procès n’est que la partie visible de l’iceberg », a déclaré l’ancien bâtonnier de l’ordre des avocats reprochant au prévenu d’avoir tissé une véritable toile d’araignée : « Il n’y a pas d’acharnement, tous les subterfuges ont été déjoués, de même que les tentatives de diabolisation de la cour et de son président ». Il demande au nom de l’Etat du Sénégal 200 milliards de francs CFA de dommages et intérêts, soit 300 millions d’euros.

« Un procès exemplaire »

Puis Simon Ndiaye, du barreau de Paris, a pris parole : « Ce qui est en jeu ici, c’est la fin de l’impunité. Karim Wade a raté un rendez-vous important avec les Sénégalais, il a manqué une obligation morale et politique, celle de rendre compte. Il s’est emmuré dans le silence parce qu’il a vu que les preuves étaient accablantes ». Pour lui, « ce procès est exemplaire ».

Ces plaidoiries vont se poursuivre toute la journée, peut-être encore demain, mardi, puis ce sera le réquisitoire de l’accusation. Pour la défense, seuls les avocats de l’un des co-accusés Mbaye Ndiaye, ancien directeur général des aéroports du Sénégal, sont présents et comptent plaider. Tous les autres boycottent le procès depuis le 20 janvier. C’est leur façon de protester contre une cour qui n’a rien d’impartial selon eux.

« Dans un match de football, explique l’un d’entre eux, si dès que vous avez le ballon, l’arbitre siffle un penalty contre vous, vous n’avez rien à faire dans ce match ». Cela dit, en l’absence de leurs avocats, il est possible que certains co-prévenus prennent la parole. Karim Wade, lui, ne devrait pas s’exprimer, il n’assiste même pas à ces plaidoiries « pour protester, dit-il, contre la violation de ses droits ».

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire