Orpaillage : Un Plan d’actions pour éliminer l’utilisation du mercure

Le Sénégal et le Mali ont bénéficié des financements du Fonds pour l’environnement mondial (Fem) d’un montant de 1.000 000 de dollars pour élaborer leurs plans d’actions nationaux, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue) et l’Alliance gold council (Agc). Ce projet d’une durée de deux ans a été lancé hier.

Le secteur de l’extraction minière à petite échelle est une source majeure d’émission et de libération de mercure dans l’atmosphère, causant ainsi la pollution de l’environnement et présentant de graves risques pour la santé.

Dès lors, chaque pays ayant ratifié la Convention de Minamata a l’obligation d’élaborer un plan d’actions national pour la réduction de l’utilisation du mercure dans le secteur. C’est dans ce cadre que le Sénégal et le Mali ont reçu un financement du Fonds pour l’environnement mondial (Fem) pour élaborer des plans d’actions nationaux de gestion du mercure dans le domaine de l’orpaillage à petite échelle.

Une réunion régionale a été tenue, hier, par le Comité de pilotage, avec les partenaires internationaux, dans le but de définir ces plans. « Ce projet permettra à nos pays de pouvoir déposer leurs plans d’action nationaux à la date de rentrée en vigueur de la Convention de Minamata, dans trois ans, afin d’arriver à une gestion rationnelle du mercure », a précisé Cheikh Fofana, directeur adjoint de l’Environnement et des Établissements classés (Deec).

Représentant le ministre de l’Environnement, Diomaye Dieng a mis en garde les acteurs contre l’utilisation du mercure. « Le mercure est le seul métal liquide omniprésent à l’échelle mondiale et qui, tout en étant une source naturelle, est utilisé dans différent outils et activités de la vie quotidienne. Avec des caractères de polluants organiques persistants, le mercure est un produit très toxique et très mobile; ce qui fait qu’on le retrouve pratiquement dans toutes les matrices de l’environnement (air, eau, sol et sédiment) et sous différentes formes dont la plus redoutable reste le méthylmercure », a fait savoir M. Dieng.

A l’en croire, son caractère de bioamplification et de bioaccumulation font qu’il se retrouve sur toute la chaîne alimentaire et porte gravement atteinte à la santé humaine (cancers, malformations congénitales, troubles de la reproduction, etc.).

Le conseiller technique du ministre de l’Environnement a indiqué que les rejets de mercure constituent également un facteur d’aggravation de la pauvreté dans les pays en développement et nécessitent des efforts des gouvernements pour un développement durable.

« L’élaboration de ce plan d’actions national exige à nos États de fixer des objectifs de réduction, voire d’élimination, du mercure ; de prendre des mesures et de déployer des stratégies en mettant l’accent, entre autres, sur le principe de prévention et de réduction des pollutions, les mesures administratives et de contrôle ; la sensibilisation des orpailleurs ; le transfert de technologies ; la promotion des meilleures technologies disponibles et de meilleures pratiques environnementales ; le financement innovant, etc. », a-t-il énuméré.

De son côté, Youssoupha Seck, président de la Coopérative sénior des orpailleurs de Kédougou, s’est réjoui d’un tel projet. « Nous avons senti, aujourd’hui, la présence de l’État aux côtés des acteurs. Tous les aspects juridiques liés à notre activité sont quasiment réglés par le ministère des Mines avec le nouveau code minier et l’adoption de trois arrêtés ministériels », a-t-il laissé entendre. Pour lui, l’orpailleur est devenu un entrepreneur.

 

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