Morale politique : Le coude et les interdits du « roi », Par El Hadj Yvon Mbaye

Sans la morale, la politique n’aurait pas de sens. Même si dans son ouvrage « Le Prince », le grand penseur Machiavel enseigne que tous les moyens sont bons, pour accéder au pouvoir, et, pour s’y maintenir le plus longtemps possible. A propos de l’universalité de la morale, le « Roi » de notre Cour semble ne point être sur la même longueur d’onde que Voltaire. Qui avait bien campé ce phénomène. Ce qui a donné à ce dernier, l’audace d’affirmer que tout homme connaît le juste et l’injustice. D’une manière générale, le bien et le mal.

Les Dossiers Sous Le Coude

Ne pouvant plus s’arrêter, celui qui détient aujourd’hui la boussole de notre terroir, s’est inscrit, de façon indélébile dans une logique de faire ce qu’il veut. Car, chaque être humain jouit d’un instinct identique à celui de son semblable. Et nul n’ignore que ce qui est utile à la société, l’est à tout bout de bois de dieu. Sur ce, la morale nous exige une utilité au bénéfice de notre prochain, quoi qu’il advienne.

Combien sont-ils, et, quels sont les maître-d’oeuvres de ces dossiers scandaleux sur lesquels le premier parmi nous déclare, sans détour aucun, avoir mis son coude ? Et pourtant, si nos facultés mentales ne nous ont pas fait défaut, l’une des premières intentions médiatisées, immédiatement après son accession à la magistrature suprême, fut  » Je ne protègerai personne ». Alors, quelle logique donnerait-on à ce coude « Royal », avertissant dans une bonne lecture, les juridictions concernées, comme quoi  » Ne touchez pas à mes proches ».

Les Interdits

Une station privilégiée du commandement a souvent crée auprès du gardien de la constitution, des dérapages autoritaires. Une certaine liberté de tout faire faire, de tout obstruer à sa guise, voire interdire sans coup férir. Pour Spinoza, l’homme peut croire être libre dans ses agissements. Parce qu’il ignore les causes qui le font agir. Et cet homme des sciences philosophiques de renchérir :  » Seul dieu est véritablement libre, parce qu’il agit par les seules lois de sa nature et sans subir aucune contrainte ».

Au Sénégal, la liberté d’expression ( Sonko vient d’en faire les frais!!! ), celle de manifester, le droit à la marche et au sit-in sont rigoureusement interdits. Même, si officiellement on ne lit cela nulle part, dans la pratique c’est tout comme. Une frilosité des experts en tâtonnement et mensonges d’État ( faux bilan économique, chiffres et statistiques rêveurs ) en est la cause. Or, le libre arbitre, c’est plutôt une liberté de choix. Pour Descartes :  » Je suis d’autant plus libre que je suis capable de discerner clairement la meilleure des solutions « .

A comprendre ces grands penseurs face à ce que nous vivons présentement, ce n’est donc pas, dans l’absence de motifs que réside la liberté qui bannit ces interdits. Mais, elle est dans le pouvoir que possède la volonté humaine de choisir entre des causes contraires. Un synonyme de responsabilités majeures pour Sartres qui a toujours fulminé:  » L’existence précède l’essence « .

La Crei Et L’Ofnac

Deux institutions : l’une de juridiction exceptionnelle, l’autre de contrôle, en ce qui concerne l’utilisation des biens de l’État, appartenant aux contribuables. Deux sphères étatiques où l’on puise aujourd’hui la Une de l’actualité. Mais, pour chacune, des suscitées, le gouvernement sénégalais est passé à côté de ce qui devait être l’objectif et l’efficacité régalienne des résultats escomptés. Quand la politique s’introduit dans le temple de la justice, le droit en sort par le fenêtre. De la Crei, jusqu’au moment où nous mettons sous presse, le Trésor de notre terroir n’a encore encaissé du fric comptant compté, provenant d’un épinglé comme Karim Wade. Qui était d’ailleurs le seul visé et indexé ( Un adversaire politique bien craint ! ) parmi 25 personnalités du défunt régime. Quelle farce ! Arrêtons de jouer avec l’État.

Quant à l’Ofnac, nous en avons appris qu’il y’avait des intouchables et bien protégés par le « Roi » himself. Ce qui a valu aujourd’hui à l’ex-présidente Nafi Ngom Keîta, et injustement, tant de déboires. « Les parents, proches, amis et même le griot du « roi » sont tous des rois dans notre république », disait l’autre analyste. Mais, quoi que l’on puisse constater, acceptons aujourd’hui, tout se fait à partir de ce carré de la « Maison Blanche » de l’Avenue L. S. Senghor, où sont aiguillonnées toutes les décisions étatiques.

« BOUR » et « BOUMI », clament les sénégalais dans un calme assourdissant.

Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
Tel : 77 179 19 38
E-mail : olympress45@yahoo.fr

1 COMMENTAIRE
  • Tup

    Testons la journée

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