Mahammed Boun Abdallah Dionne appelle à la consolidation de l’Etat de droit pour lutter contre l’impunité

La consolidation de l’Etat de droit reste un passage obligé pour la réussite de la lutte contre l’impunité, a soutenu le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne.

« L’impunité est plus qu’un fait : c’est un système dans lequel les valeurs fondamentales qui régissent les sociétés se trouvent inversées et bafouées et où les auteurs de crimes de masse ne se sentent nullement inquiétés« , a jugé M. Dionne, constate l’agence de presse sénégalaise.

« Face à une telle situation de remise en question de l’existence même de l’humanité, l’efficacité du combat universel contre l’impunité reste inéluctablement la consolidation de l’Etat de droit« , a-t-il soutenu, indique la même source.

Le Premier ministre intervenait lors de la cérémonie d’ouverture d’une conférence internationale axée sur le thème : « Le renforcement des systèmes judiciaires nationaux africains par le biais de la complémentarité et de la coopération efficace et dynamique avec la Cour pénale internationale (CPI)« .

Une rencontre qui s’est déroulée en présence du ministre de la Justice, garde de Sceaux, Sidiki Kaba, de la vice-présidente de la CPI, de plusieurs ministres de la Justice, premiers présidents de cours suprêmes ainsi que de nombreux ambassadeurs et chefs de missions diplomatiques.

L’objectif de cet atelier de Dakar est de faire la promotion et le plaidoyer autour du renforcement des systèmes nationaux.

Selon le Premier ministre, la consolidation de l’Etat de droit doit conduire à mettre en place dans les pays africains de systèmes judiciaires performants, capables de travailler dans un parfait esprit de complémentarité et de coopération avec les autres instances judiciaires nationales, régionales et internationales.

« Une justice forte et performante passe nécessairement par le relèvement des budgets des ministères de la Justice des pays africains, une domestication des normes internationales, une formation pointue et continue des acteurs judiciaires et enfin une modernisation de nos systèmes judiciaires« , a affirmé Mahammed Boun Abdallah Dionne, rapporte l’agence de presse sénégalaise.

M. Dionne a également précisé que « la complémentarité, voire la subsidiarité’’ consacrée par le Statut de Rome, traité fondateur de la CPI, doit être ‘’l’épine dorsale de la lutte contre l’impunité ».

« La justice pénale internationale ne prime pas sur le droit national mais complète ses failles et ses faiblesses lorsque les systèmes judiciaires nationaux ne disposent pas des capacités nécessaires ou n’ont pas la volonté pour juger ces crimes de masse« , a-t-il indiqué.

D’où,a-t-il relevé, la nécessité d’un renforcement des systèmes judiciaires internes des Etats parties de la CPI à qui incombe la responsabilité première en matière de poursuite et de répression des crimes internationaux.

« Les principes et exigences sus-rappelés entrent en droite ligne avec les objectifs de la rencontre d’aujourd’hui« , a-t- fait remarquer.

Il a indiqué que les différentes contributions à l’issue de cette réflexion, « permettront certainement d’aller de l’avant dans la volonté de promouvoir l’Etat de droit et dans notre engagement sans faille à lutter contre l’impunité à l’échelle nationale mais aussi africaine« .

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