« Macky Sall ou l’expression d’une gouvernance », Par Elhadj Yvon Mbaye Journaliste-formateur

MACKY SALL OU L’EXPRESSION D’UNE GOUVERNANCE

Au Sénégal, le « Roi » de la cour, nonobstant le développement des techniques de l’information et de la communication, semble complètement ignorer que le langage bien trié est un guide et un régulateur dans toute entreprise. Nous avons un premier magistrat dont la communication ne cesse de glisser vers des sentiers aussi ombrageux que ténébreux.

Lors de son dernier face à face avec une presse bien sélective de notre pays – c’était à Kaffrine – le natif de Fatick est complètement passé à côté. Or, il doit savoir que tout ce qui provient de lui, en paroles, a l’obligation d’un vocable rationnel devant saisir le sens et la valeur du réel. Car, si l’homme est un être qui pense, l’homo sapiens, il est aussi un locuteur, une créature qui parle. Ses arguments pour défendre, par exemple, la transhumance, ont manqué de fibres convaincantes et plausibles.

Promesses non tenues et Projets utopiques

La promesse est un phénomène antinomique à la défaillance. D’ailleurs, selon Larousse, elle représente < >. A la veille de l’élection présidentielle 2012, en son 2ème Tour, le candidat de Benno Bokk Yaakar avait beaucoup promis aux populations, afin que ces dernières portent leurs choix en sa personne. Mais, jusqu’au moment-ci où vous nous lisez, rien n’a été fait ou réalisé.

Le thérapeutique de verbe aux plusieurs fonctions est perceptive dans les situations où la parole peut soulager, libérer le sujet du poids de la souffrance, des angoisses. Peut-être qu’à cette époque électorale, le candidat qu’il fut, savait qu’en psychanalyse, la cure se fait à travers la parole. Il avait réussi à faire passer son message de campagne et ainsi, avait convaincu pas mal de désespérés. Aujourd’hui, on le qualifie d’être un des plus grands trompeurs que la terre ait crée.

Quant aux projets que nous nous permettrons de juger comme utopiques et de rêve, nous demanderons aux sénégalais non-avertis, de se référer au contenu de ce fameux Plan Sénégal Émergent (P S E ) dont le financement global s’évalue à Dix Mille Milliards de nos francs ( 10. 000 Milliards Cfa ). Après trois ans d’un pouvoir plus répressif, plus policier que bâtisseur, le  » maître-d’oeuvre » du Centre International de Diamniadio, s’est illustré en jetant de la poudre aux yeux de ses administrés, avec d’interminables séances de poses de première pierre, inhérentes à des institutions dont seul Dieu le Tout-puissant, créateur du trône sublime, sait à quand les clés en main. Freud d’écrire < < le rêve est la voie royale qui mène vers l'inconscient>>.

Un casino républicain

La valse de l’argent provenant des mains de gouvernants, par les temps qui courent, a atteint son paroxysme. Ce qui fait dire aux analystes que le régime en place s’enlise dangereusement dans l’inconscience d’un commandement aride. Une inconscience généralisée, surtout quand le « Roi » de la cour encourage cet atypique Directeur de société dans ses actes. Un patron d’entreprise plus habile et plus généreux qu’un distributeur de billets de banque. Une richesse subite d’un homme inquiétant plus d’un. Nous retiendrons toujours, après nos années de philosophie estudiantine, que la conscience, c’est le savoir immédiat qui accompagne nos actes, nos comportements, nos sentiments et nos sensations.Quant à l’inconscience, fut-elle politique, elle se reflète dans une dimension de notre psychisme, de notre personnalité qui existe aussi bien sur le sujet normal que chez l’anormal. Offrir 50.000 frs mensuellement à des épouses de diplomates, commencer dès à présent à rémunérer gracieusement des directeurs d’institutions pas encore fonctionnelles, en créer d’autres vraiment inutiles dans le seul but de caser une clientèle politique, asperger des officiers militaires de faramineuses augmentations et primes sur leurs salaires… tout ceci n’est que l’expression de désirs et d’activismes politico-politiciens, incompatibles avec les règles sociales et morales. Des actes irréfléchis.

CREI : une juridiction de règlements de compte

Nous aurions compris l’existence et l’efficacité de la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite, si après tant de tintamarres politico-juridiques, beaucoup de centaines de milliards de francs tombaient dans la besace gouvernementale. Jamais dans l’histoire du Sénégal, un procès n’a occasionné tant de de remous sociaux, de soubresauts moraux, politiques et judiciaires.

De la traque des biens supposés mal acquis, Maître Doudou Ndoye, avocat rompu aux tenants et aboutissants du droit, agrégé en cette matière, pionnier au Sénégal en Éditions Juridiques, soutenait le 10 Mai 2015, dans une émission radiodiffusée, qu’il faut désormais dire < < La traque des biens de Karim Wade et compagnons>>. Quelle signification profonde de ce sentiment dégagé par quelqu’un qui sait et qui est sûr de ce qu’il avance! Surtout, quand le « Roi », toujours dans ses bourdes fait entendre, avoir mis le coude sur beaucoup de dossiers d’ex-dirigeants gouvernementaux. Pour ne pas dire des INTOUCHABLES. Une justice à deux vitesses.

YÉMEN : Un danger inamovible

Le bourbier de Yémen va accueillir 2.100 soldats sénégalais. Des Diambars coupables d’innocence face à un conflit entre des adversaires ou ennemis voisins. Sans le souhaiter, tout le monde sait que le risque zéro ne peut prévaloir dans de tels affrontements. On nous dit qu’il s’agit plutôt d’une guérilla, rappelant celle d’Afghanistan où les armées américaines se sont enlisées pendant des années. Nous devrions être édifiés sur la motivation qui a poussé le premier citoyen de notre terroir, à envoyer nos frères au front de cet éventuel carnage.
Les paramètres religieux comme la sécurité autour de la Kaaba mecquoise ne sont que des prétextes infondés. Si ce n’est que pour sécuriser la cité religieuse et sa kaaba, et encore le mausolée du prophète Mohamet (PSL ) à Médine, que représentent 2.100 Diambars dakarois à côté des armées saoudiennes fortes de 141.000 soldats? La vraie raison du « suicide » commandité de nos hommes en ces lieux, ne nous est pas encore élucidée. Nos dirigeants ont-ils mesuré d’avance les conséquences qui en découleront, si des vies humaines en périssent ? That is the question, dit-on, de l’autre côté de la Manche !

La dynastie « Faye-Sall-Thimbo »

Le président Wade a perdu son pouvoir en 2012. 75% d’une telle défaite politique est à attribuer à cette dévotion monarchique dont on l’accusait. La toute puissance de Wade-fils dans les affaires étatiques !Donc, à cause d’un seul élément de son entourage, fut-il son fils, les sénégalais l’ont sanctionné négativement.A tord ou à raison, ce qui est fait l’a été. Seulement, aujourd’hui, c’est comme si une telle leçon n’a jamais eu d’importance chez le nouveau locataire du palais de l’ex-Avenue Roume.

Ceux qui accusaient hier le Pape du Sopi et son fils de vouloir instaurer une certaine monarchie, sont aujourd’hui aux commandes. Les Faye, Sall et Thimbo sont au cœur de toutes les affaires et scandales décriés et dénoncés par l’opinion publique et la presse. Une vraie dynastie. Oublient-ils que ces mêmes sénégalais sont toujours là ? Cet électorat silencieux élisant et démettant. Mais, comme on dit le pouvoir grise et fait de celui qui le détient, un hors-commun. Notre président sait-il que ce fameux soir, dans les mêmes circonstances et de la même façon dont le troisième président sénégalais a été débouté, reviendra pour lui faire face ? Ce sera une fin de journée de 2017 ou de 2019, selon ses désirs, lui maître du jeu. Mais, ce jour là – comme disait l’autre – < < les animaux parleront comme des hommes >>.

Déception et Mécontentement

La déception étant le fait de ne pas répondre aux attentes et espoirs, le peuple sénégalais est confus dans une désolation énorme comme pas deux. La souffrance socioéconomique qui bouscule les sénégalais, à cause de gouvernants beaux parleurs, plus hâbleurs que concrets, est au summum de la destruction humaine.

Un mécontentement sans précédent se déchiffre à travers les propos menaçants des « Goorgorlus ». Qui semblent dire < >. Donc, permettez-nous de demander, à la suite d’une si mauvaise gouvernance, nos hommes politiques et dirigeants ont-ils décrypté le message du peuple ? Demain, avons-nous l’habitude de dire, il fera jour.

Elhadj Yvon Mbaye
Journaliste-formateur
Tel : 77 179 19 38
E-mail : « olympress45@yahoo.fr »

2 COMMENTAIRES
  • diddda

    Rien à dire tout est touché

    • anonymous

      vs savais ce macky mavait convaincu en 2012 et jai activement participé a son election. Mais ojordui ya en marre. Cette facon d dirger n me plait pa du tout corruption pour baillonner le peuple. Ivon je vé comensé a imprimer té article é fair la diff

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