L’expansion de la confrérie Tidjania en Europe serait favorisée par les vagues de migrations

L’expansion en Europe de la confrérie Tidjania a été favorisée par les vagues de migrations a fait remarquer, jeudi à Dakar, le directeur de l’institut Timbuktu, le docteur Bakary Sambe.

Dr Sambe s’exprimait lors d’un colloque international sur le thème : « Religions et Migrations : construire ensemble par les mobilités religieuses » organisé en partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer (FKA).

« C’est à la première guerre mondiale qu’on a vu des personnes réciter des khassidas (poèmes de Serigne Touba). C’était à la batailles de Verdun« , a souligné le docteur Bakary Sambe, directeur de Timbuktu Institut-African Center for Peace Studies, rapporte l’agence de presse sénégalaise.

Lequel ajoute que c’était à cette même époque que « les premières rencontres entre l’islam en France et les communautés Tijanes ont eu lieu notamment lors de la cérémonie de pose de la première pierre de la mosquée de Paris en présence de Cheikh Abdoul Khamid Kane de Kaolack« .

Selon l’enseignant-chercheur au centre d’études des religions (CER) de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, « Cheikh Abdoul Khamid Kane avait été envoyé par El Hadj Malick Sy de Tivaoune pour assister à la pose de la première pierre de la mosquée de Paris donnant à ces relations une autre dimension perpétuée par l’Etat post colonial ».

« C’est ce qui a permis à la France d’être la première destination des sénégalais à l’époque. Ils commencent à s’y planter à partir de 1986 avec l’arrivée notamment de Charles Cassoura au ministère de l’Intérieur » a renseigné le spécialiste des relations internationales.

Bakary Sambe d’ajouter qu’avec le « durcissement de la politique migratoire française, l’Italie a commencé à émerger comme un pôle migratoire où les sénégalais se rendent avec beaucoup plus de facilité« .

En France, selon Dr. Sambe, « l’auto-organisation des communautés Tijanes a été un peu freinée par le modèle de laïcité à la française qui ne reconnaît pas les communautés« .

C’est parce que « place n’était pas faite aux communautés africaines dans les tentatives d’organisation de l’histoire de France dans le cadre du conseil français du culte musulman » a fait savoir le docteur Bakary Sambe.

« Donc l’islam africain, en même temps d’être le parent pauvre de l’islamologie classique dans les grandes universités notamment occidentales et même dans le monde arabe, est un peu le paria de l’islam en France » a-t-il expliqué.

Parce que, selon le directeur de Timbuktu Institut, « le mode de scrutin pour désigner les représentants de l’Islam en France c’est par le nombre de mètres carrés de surface des mosquées alors que les africains qui sont toujours dans une perspective du retour n’ont jamais pensé à construire des mosquées pour avoir une influence ».

Toutefois, Bakary Sambe invite à promouvoir le dialogue pour faire de la religion un « facteur de rapprochement beaucoup plus qu’un facteur de conflit ».

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