Les producteurs flétrissent les importateurs de riz

Dans la vallée, les producteurs sont très soucieux du non écoulement d’une bonne quantité de riz. Ils ne cachent pas leur colère. «La situation est préoccupante. Nous avons 37.000 tonnes de riz paddy et 2.500 tonnes de riz blanc chez les riziers. Plus de 11.000 tonnes sont dans les magasins. Cette situation nous inquiète», se désole Oumar Bouya Niang.

Pour le représentant des producteurs de la zone nord, ce sont les importateurs de riz qui sont à l’origine. Pour lui, l’Etat du Sénégal a déployé de gros moyens pour assurer l’autosuffisance en riz à l’horizon 2017 mais d’autres font le contraire.  » Ce que nous avons réalisé comme production résulte des efforts déployés par le Gouvernement dans le cadre de sa politique de relance de l’agriculture afin d’atteindre l’autosuffisance en riz. Aujourd’hui, la récolte est bonne mais l’écoulement constitue le seul casse-tête. Il faut un sursaut national pour s’approprier de la production locale dont la qualité dépasse de loin celle importée. Nous sommes dans une inquiétude totale « , rapporte L’As.

Dans l’expectative, les producteurs interpellent le chef de l’Etat et le ministre du Commerce sur la situation. «  Nous sommes face à la concurrence déloyale du riz importé, même si nous saluons les efforts du gouvernement dans le cadre de la production. Nous souhaitons disposer de mécanismes nécessaires pour enlever le riz. Nous sommes très engagés à relever les défis. D’ailleurs, nous nous sommes déjà rencontrés pour préparer la campagne prochaine qui va tourner autour  80.000 hectares et pour la contre saison 44.000 hectares « , a indique M. Niang qui considère que le double jeu pourrait compliquer les choses et se répercuter sur les performances.

«  Si nous faisons le double jeu, ce sera dur pour nous, car le riz de cette saison est entre nos mains. Pour aller en contre saison, il faut du crédit et celui de l’année dernière est là stocké. Nous voulons développer ce pays. Nos productions cultivées dans nos terres doivent être vendues et consommées ici « , a-t-il préconisé avant de dénoncer la piètre qualité du riz importé.