Les Hôteliers du Sénégal plaident pour l’assouplissement de la loi anti-tabac

Les responsables des hôtels, bars et restaurants ont demandé, ce jeudi 27 juillet, au gouvernement sénégalais de revoir certains articles de la loi anti-tabac notamment ceux interdisant de fumer dans les lieux publics ou ouverts au public. Ils portaient cette doléance en marge d’un atelier organisé par le Programme National de Lutte contre le Tabac (PNLT) en collaboration avec le Ministère de la Santé et de l’Action Sociale (MSAS).

Parmi les préoccupations de l’Organisation Mondiale (OMS) de la santé et tous ses Etats membres figure aujourd’hui, en bonne place la réglementation de la production, de la commercialisation et de la consommation du Tabac et des produits du tabac. Selon cette organisation, le tabagisme constitue un problème de santé publique et que la consommation de tabac est la première cause de décès évitables, avec cinq (5) millions de morts par an dont six cent mille (600  000) non-fumeurs. Pour dire que si les projections de l’OMS restent inchangées, à partir de 2020, dix (10) millions de personnes décéderont annuellement du fait du tabagisme, dont 70% dans les pas en développement.

Fort de tous ces constats, les acteurs du Programme National de Lutte contre le Tabac (PNLT) et le Ministère de la Santé multiplient les rencontres avec les acteurs du tourisme sénégalais. Ces derniers ont d’ailleurs demandé au gouvernement d’assouplir la loi portant l’interdiction de fumer dans les lieux publics ou ouverts au public. Tous les responsables des hôtels et restaurants de la capitale ayant pris part à cette rencontre sont unanimes sur « leur proposition » concernant « l’assouplissement de la loi », mieux encore, ils estiment que le Gouvernement devrait les impliquer dans la rédaction de ce projet de loi avant de la mettre en vigueur.

Dans la loi relative à la fabrication, au conditionnement, à l’étiquetage, à la vente et à l’usage du tabac, notamment en son article 19, une disposition autorise tout de même les responsables hôteliers et restaurateurs à aménager un fumoir clos et isolé.

Pour rappel, un fumoir est une salle close et isolée, affectée exclusivement à la consommation de produit du tabac et dans laquelle aucune prestation de service n’est délivrée. « Dans cette salle, rappelle Mokhtar Bâ, chef du bureau de la législature au ministère de la santé, aucune tâche d’entretien et de maintenance ne peut y être exécutée sans que l’air ait été renouvelé, en l’absence de tout occupant, pendant au moins une heure ».

Une disposition sanitaire qui coûterait, selon les Hôteliers, plus de 45 millions de Francs Cfa. « Au lieu que le gouvernement nous exige de dépenser 45 millions pour amener des fumoirs sur un espace de 35 m², on devrait s’asseoir discuter ensemble de cette loi avant son adoption mais le coup est déjà lancé. Nous proposons au Ministère de la Santé de nous autoriser à avoir dans nos hôtels, restaurants… une zone de non-fumeurs. Même dans les avions, il y a  des zones de non-fumeurs et pourquoi pas dans les hôtels, restaurants et autres », plaide Etienne Thibault, Président du Syndicat des Hôteliers Indépendants du Sénégal.

Moustapha Kane, secrétaire permanent du syndicat patronal de l’industrie hôtelière au Sénégal (SPIHS), dit soutenir cette loi et demande à l’Etat de les aider pour son application intelligente. « Ce qui va éviter de perte d’emploi énorme dans le secteur ».

« Nous avons rencontré la ministre de la Santé, Eva Marie Coll Seck, pour lui soumettre nos propositions et inquiétudes quant à l’application stricte de la loi anti-tabac. Nous avons dit à la ministre que dans les endroits fermés, l’usage du tabac soit interdit mais qu’on nous autorise à utiliser les endroits non-couverts pour ceux qui veulent fumer. Nous avons des entreprises et nos clients ont la liberté de fumer. Si la loi n’est pas revue, c’est plus de mille (1000) entreprises qui seront fermées et plus de cent mille emplois directs qui sont menacé », détaille M. Kane.

Pour ces responsables hôteliers, les fumeurs sont les meilleurs consommateurs et à ce rythme, renchérissent-ils, les touristes risquent de déserter le Sénégal.

1 COMMENTAIRE
  • SERA

    Toujours trouver une « légalté=massla » à l’illégalité, ce contre le bon sens et l’interêt commun. Les touristes fumeurs auront le droit d’empoisonner les poumons des non fumeurs et enfants et leurs enfants dans leurs pays restent protégés. Pourquoi?

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