Les blocages de l’accord signé entre al-Sarraj et Haftar en Libye

L’accord d’Abou Dhabi signé mardi 2 mai entre le chef du gouvernement d’union nationale Fayez al-Sarraj et l’homme fort de l’est de la Libye Khalifa Haftar trace les grandes lignes qui sont capables de faire réconcilier les Libyens. C’est un accord de principe qui ne trace pas un plan de route et qui ne donne pas de détails sur les modalités de son application. Mais de nouvelles rencontres auront lieu dès la semaine prochaine au Caire. Des comités commenceront alors la formulation des détails de cet accord. Pourtant, des freins multiples risquent de le faire échouer.

En interne, les milices sont très puissantes. Elles ont réussi depuis des années à instaurer un système de gains basé sur la contrebande et le trafic. Cela génère d’énormes intérêts que personne n’est prêt à délaisser facilement.

Les Frères musulmans et les partis qui leur sont fidèles cherchent toujours à acquérir le pouvoir à eux seuls en excluant les autres. De leur côté les extrémistes, dont le groupe EI, qui ne croient pas en l’Etat, préfèrent le chaos pour la Libye.

Il y a aussi les partisans de l’ancien régime qui veulent être associés au dialogue et qui dans le cas contraire pourraient bloquer un accord.

Un accord fragile tant la réconciliation en Libye exige un équilibre social, politique, tribal et régional et sans cet équilibre tous ces efforts risquent de tomber à l’eau.

En plus des défis intérieurs, il y a l’interférence des intérêts étrangers. L’Occident est présent en Libye et la Russie cherche à accroître son influence dans la région à travers ce pays. Quant aux pays voisins, ils sont divisés sur la meilleure solution à adopter.

Autant de facteurs de discorde, d’instabilité et de conflits d’intérêts qui risquent de bloquer la relance du processus politique. La mission des responsables libyens sera donc très difficile, très compliquée, mais pas impossible.

Avec Rfi

COMMENTAIRES
    Publiez un commentaire