« Le prix de l’arbitraire », Par Thierno Bocoum

Nous en sommes encore à cette époque où l’usufruit du pouvoir rend fou. Les codes d’une sainte opposition sont ensevelies pour titiller le diable qui dort en nous. On se délecte encore de pouvoir jouer sur les libertés. On vire dans les menaces, le torse bombé. On se défoule et se défausse sur d’innocents citoyens. On tire l’insolence jusqu’à son paroxysme pour ne voir que ses pieds dans la ligne de mire de ses concitoyens. On est tellement heureux d’avoir fini d’évaluer les contours nocifs d’un pouvoir régalien qu’on ne voit rien, qu’on entend rien. On préfère s’écouter et se suffire soi-même.

Et pourtant dans le film de l’histoire de notre jeune nation, des séquences ont défilé plusieurs fois. Des forts ont fini par devenir faibles, des majorités ont pu connaître les inconforts de la minorité, des faucons se sont transformés en colombes pour échapper à leurs méthodes d’hier, des riches sont devenus pauvres. Le temps est un juge heureux. Il observe l’entêtement des gens du pouvoir, il supporte leur incurie et tolère leurs dérives mais son verdict reste inchangé : chaque chose se fera dans le temps et disparaîtra dans le temps.
Ceux qui ont préféré s’aveugler pour mieux jouir d’une posture inespérée en subiront fatalement les conséquences. C’est indéniable. Le tort qu’ils se font eux-mêmes enfreint l’évolution d’une jeune nation qui trébuche et se relève mais a du mal à évoluer.
L’arbitraire nous coûte cher et nous installe dans un cercle vicieux. Il nous retarde et n’aide pas ses auteurs. L’utilisation des institutions de l’Etat pour mener des combats politiques nous distrait. Les accusations farfelues contre d’honnêtes citoyens dans le but de régler des comptes politiques nous retardent. La confiscation des libertés pour régner en maître nous déshonore.
Il est encore loin cette époque où nous étions désignés comme une vitrine de la démocratie et de la défense des libertés. Cet îlot dans une marre de conflits n’est plus visible. Il a fini par révéler ses carences quand les autres se sont réconciliés. Nous n’avons pas beaucoup avancé parce que ceux qui nous dirigent n’appréhendent pas à juste titre le rôle d’un pouvoir. Ils s’aménagent des conforts, construisent des lits, bâtissent des empires et quand le pouvoir leur glisse entre les mains ils provoquent indécemment des dérives pour le garder.
Nos gouvernants doivent se ressaisir et libérer toutes ces personnes dont les carrières sont brisées, les études hypothéquées, les enfants privés d’un amour parental et qui paient le prix d’un engagement politique.
L’arbitraire ne fera gagner aucun pouvoir, il aura juste contribué à salir un pays naguère respecté pour ses valeurs.
Nous en payons le prix et chèrement.

Thierno Bocoum
Député à l’Assemblée nationale

8 COMMENTAIRES
  • diop

    yaw Bocoum doul,tu te crois pertinent en fait tu ne l'es pour rien…

  • kene beugoul

    M.bocoum quand je vous lis je tremble très honnêtement arrêté de joué sur la conscience des honnêtes citoyens vous même démissionné de votre poste à l'assemblée nationale ou enchaîner vous sur les grilles pour montré votre bonne volonté comme l'avait fait M.dieye de St Louis

  • fay

    la politique n'est pas un travail vous êtes tous les mêmes faut pas taimpaniser la population

  • BIG.

    Diop tu sais que dangay wahh loula nehhh. C'est le rewmi tjr cohérent. carrément

  • Meuzpeulh

    Rewmi n'est pas credible au Senegal opposer n'est mentir.

  • Désolant

    Votre analyse, M. Bocoum, relève tout simplement de la paranoïa. Dire ou insinuer que c'est le président lui-même qui fait emprisonner les gens est une insulte à nos corps policiers, à notre justice et à notre intelligence.

  • ndiefi

    mr bocoum,arrete tes articles.tu ecris tres mal.tes arguments sont tires par les cheveux.

  • Fally nkrumah

    ahhh ce monsieur nous soule. Avez vous fait la remarque? quand est ce qu'on a commencé à l'entendre? hé bien depuis la cas de son fils, il a profité de la sympathie des gens pour en faire une recuperation politique. C'est triste cela!!!

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