L’affaire Karim Wade, une équation à plusieurs inconnues…

Le cas Karim Wade continu de titiller les curiosités. La thèse du deal ne cesse de revenir chez certains. Des questions se posent alors. Y a t-il eu deal entre le fils de Me Wade et le Gouvernement du Sénégal? Pourquoi à t-il convié vers le Qatar? A quand son retour au Sénégal? Autant de questions qui reviennent.

« Vous serez libéré cette nuit« , lui annonçaient le colonel Daouda Diop, directeur de l’administration pénitentiaire, et le directeur de la Mac, Lamine Diop, le jeudi 23 juin, jour de sa libération. C’est par la suite qu’ils reviendront avec une mallette lui informant qu’ils ont l’ordre de lui confectionner un passeport, la nuit même. C’est à bord du véhicule du directeur de la maison d’arrêt que Karim Wade sera discrètement acheminé à l’aéroport où l’attendait le procureur général du Qatar. Le lendemain, Me Sidiki Kaba donne une conférence de presse. le doute s’installe…

Les commentaires vont bon train. Naquit alors la polémique d’un supposé protocole de Doha, en référence au « protocole de Rebeuss » qu’aurait scellé Idrissa Seck avec Me Abdoulaye Wade, en 2006, dans l’affaire des chantiers de Thiès, selon WalfQuotidien. Et même si le porte-parole du Gouvernement affirmait à qui voulait l’entendre que le gouvernement du président Macky Sall n’a pas pour culture de faire dans le deal, les proches de Karim Wade ont une autre vision de la situation.

L’homme qui aurait fait pencher la balance pour la libération de Wade fils, serait Cheikh Tamin Ibn Hamad Al Thani, émir du Qatar. Les deux hommes auraient tissé des liens d’amitié lors de la nomination de Karim à la tête de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), en 2004. Ce serait ce dernier qui aurait mandaté son procureur général afin de négocier une issue favorable à son ami.

Karim Wade qui a vu sa cote de popularité croître considérablement n’a pipé mot depuis son exil. A part un communiqué publié le 24 juin où il exprimait sa gratitude aux religieux, aux associations sénégalaises de défense des droits de l’homme, mais aussi ses regrets sur les conditions de sa sortie de prison. Dès lors les pierres fusent des deux bords. Partisans de Karim et ceux du régime se lancent dans une guerre acharnée de mots.

« Ce n’est pas une libération mais un exil forcé. C’est au forceps que Dakar s’est débarrassé de son encombrant prisonnier après 38 mois de détention.« , affirmait Seydou Diagne, coordonnateur de ses avocats. De son côté, El Hadji Hamidou Kassé, ministre conseiller chargé de la communication à la présidence de la République de rétorquer: « Ce sont des spéculations fondées sur une fiction. L’Etat du Sénégal n’empêchera jamais un de ses ressortissants de revenir au pays. »

Ce qui est sûr, c’est qu’après avoir refusé la grâce, il a validé, in fine, les deux clauses principales de l’accord informel qui le lient au Sénégal, par l’intermédiaire de de Cheikh Tamin Ibn Hamad Al Thani, soit : s’éloigner quelques mois du pays et s’abstenir, provisoirement de toute forme d’expression publique, selon ses proches. Et selon certaines indiscrétions, il serait en train d’affûter ses armes en attendant le « grand jour ».

 

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