L’accès des femmes à la terre, une réalité juridique

L’accès des femmes à la terre est une réalité juridique au Sénégal, a soutenu le Secrétaire d’Etat à l’Accompagnement et à la mutualisation des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta, soulignant que les discriminations notées à ce niveau sont d’ordre coutumières et religieuses.

« L’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété de la terre dans les conditions déterminées par la loi« , a-t-il rappelé, mentionnant l’article 15 de la Constitution.

M. Diatta s’exprimait lors d’un atelier d’information sur « les préoccupations de la femme sénégalaise en matière d’accès et de contrôle des ressources foncières« , organisé par huit organisations féminines et de la société civile du Sénégal.

La secrétaire nationale des femmes rurales du Sénégal, Ndiouck Mbaye, la directrice de l’équité et de l’égalité de genre de la femme et de l’enfance, Absa Wade Ngom et la représentante du Conseil économique social et environnemental, Fatou Gueye Sarr, ont pris part à la rencontre.

« L’objectif de cet atelier est d’informer et de vulgariser l’Initiative Kilimandjaro » ou la « Charte pour la réalisation des droits fonciers des femmes en Afrique« , qui a été adoptée en octobre dernier à Dar es Salam (Tanzanie) par des organisations de femmes de plusieurs pays.

Le Secrétaire d’Etat a par ailleurs précisé que l’article 15 de la Constitution « garantit le droit à la propriété à la terre aux hommes comme aux femmes« .

« Mais, a-t-il expliqué, les réclusions coutumières et religieuses à l’accès à la femme à la terre sont donc en principe à l’origine des disparités« .

« La femme a le droit de disposer de son patrimoine propre, comme l’homme, de gérer personnellement ses biens, et de saisir toutes les autorités compétentes lorsqu’elles se sentent lésées par les commissions chargées de d’attribution des terres« , a renseigné Moustapha Lô Diatta.

D’après lui, « les ressources naturelles appartiennent au peuple, l’exploitation et la gestion des ressources naturelles doivent se faire dans la transparence et de façon à générer une croissance économique, à promouvoir le bien être de la population en général, et à être écologiquement durable« .

Dans cette perspective, « le président Macky Sall a réaffirmé dès son accession à la magistrature suprême, sa volonté et son ambition, de rendre ce droit effectif en instituant une commission nationale de réforme foncière chargée de lui donner une forme politique et législative« .

Il a félicité les femmes africaines à l’initiative de cette rencontre, tout en confirmant la volonté de l’Etat du Sénégal, de les accompagner afin d’atteindre les 15 objectifs qu’elles se sont fixées.

L’initiative Kilimandjaro est un projet regroupant les femmes rurales d’Afrique qui cherchent à faire avancer leurs droits face à la discrimination en matière de droits fonciers et à sensibiliser les décideurs sur les impacts négatifs de cette situation sur les femmes et le développement.

Elle a été lancée en Tanzanie en 2012, lorsque 15 femmes rurales venant de quatre pays différents s’étaient réunies à Dar es Salam pour discuter de l’avenir de leurs droits fonciers.

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