« La parité, poison de la démocratie », (Serigne Saliou Guèye)

Cette loi telle qu’instituée ne découle pas d’un souci de promouvoir l’égalité homme-femme, mais d’un populisme destiné à manipuler les masses féministes à des fins électoralistes

À quelques encablures des élections législatives, l’incertitude a plané sur la tenue de ces échéances électorales. En cause, les listes de Bennoo Bokk Yaakaar (BBY) et de Yewwi Askan Wi entachées d’irrégularités dirimantes afférentes au parrainage et à la parité. La parité, telle qu’instituée au Sénégal, ne découle pas d’un souci de vouloir promouvoir l’égalité homme-femme dans beaucoup de secteurs, mais d’un populisme nauséabond pour enivrer les masses féministes et les manipuler à des fins électoralistes. Il appert que les prodromes de la lutte pour l’égalité homme-femme remontent aux premières années des indépendances et même avant, mais la lutte intensive a pris une tournure décisive sous le magistère de Wade qui, sous la coupe des organisations et lobbies féministes, a fait voter la loi le 14 mai 2010 par l’Assemblée nationale, adoptée par le Sénat le 19 du même mois. Populiste et démagogue, Abdoulaye Wade aura satisfait les desiderata des lobbies féministes mus pour la plupart par des intérêts crypto personnels et dont les méthodes populistes ne manquent pas d’ingéniosité pour propager leurs revendications dans le gratin intellectuel féminin.

Et le 28 mai 2010, la loi sur la parité est promulguée par le président Wade qui pense gagner la sympathie des femmes à l’élection de 2012 avec cette trouvaille que l’on considère comme une révolution. Depuis cette date historique, dans les instances électives, la parité est de mise. Pourtant celui qui a fait voter cette loi ne l’a jamais mise en application dans les instances de son parti. En sus, en 12 ans, il n’a jamais nommé dans ses huit gouvernements successifs, comptant au minimum 30 ministres, plus de 9 femmes. La seule fois où il y a eu le nombre record de 8 femmes sur 31 ministres, c’était le 4 novembre 2002 sous la primature d’Idrissa Seck. Le successeur de Wade à la tête de l’État, Macky Sall, aurait pu instaurer la règle paritaire dans la formation de ses différents gouvernements même si la loi n’est pas coercitive là-dessus. Aujourd’hui les instances politiques provisoires de l’APR ne comptent pas de femmes responsables sauf dans la structure des femmes. Cela est à l’image de l’ensemble des autres formations politiques où la parité est encore loin d’être une réalité.

De 22% (soit 33 députés) pour la législature 2007-2012, l’effectif des femmes députées est passé à 43,3% (soit 64 députés sur 150) pour la législature 2012-2017. Mais ce taux élevé de femmes députées n’est pas synonyme de qualité. La plus-value féminine ne s’est pas fait sentir dans l’effervescence et le bouillonnement des débats à l’Assemblée nationale. Les souvenirs vivaces que certaines de ces députées nous ont laissés, ce sont des insultes, des crêpages de chignons, des querelles de borne-fontaine et des applaudissements délirants. Qui ne se souvient pas des insanités que la députée de Benno Bokk Yaakaar, Aïssatou Diouf, a déversées sur son collègue Me El Hadji Diouf lors de l’examen du projet de loi sur la réforme des universités le 18 décembre 2015 ?

La présence quasi-paritaire des femmes lors de la 12e législature n’a pas embelli l’image de notre parlement godillot. La 13e n’a pas fait mieux. La parité qu’on a voulu appliquer dans notre démocratie qui souffre de la plaie de l’inégalité, selon les promotrices de la parité, n’est que cautère sur jambe de bois. Pire, cette parité était sur le point d’exclure du champ politique partiellement ou totalement les deux coalitions qui, à elles seules, polarisent les ¾ de l’électorat sénégalais.

Au lieu d’en faire un instrument de promotion de l’égalité homme-femme, la parité est utilisée par nos autorités actuelles et nos pseudo-féministes comme une guillotine pour empêcher des formations ou coalitions politiques de concourir à l’expression des suffrages. Commettre une erreur d’alternance paritaire sur une liste surtout sur des personnes qui n’ont aucune chance d’être élues vaut-il l’élimination d’une liste où seraient promues une dizaine de députées ? Finalement c’est l’effet boomerang. Et c’est là où nous flétrissons l’intervention du Cosef qui suggérait, en filigrane dans les médias, l’élimination des listes de Yaw et de BBY pour non-respect de la parité. In fine, la parité devient dans notre République un expédient pour exclure de la députation ces femmes qu’elle est censée promouvoir.

N’eût été la sagesse proverbiale, pour une rarissime fois, les listes de Yewwi à Dakar et de Bennoo au niveau national n’allaient pas être au rendez-vous électoral du 31 juillet 2022. Ce qui serait une aberration démocratique. Il est vrai que dura lex sed lex mais une loi, on l’applique avec un esprit et avec une certaine intelligence. Quelle légitimité aurait un scrutin qui exclurait à cause d’un défaut de parité plus de 80 % des électeurs ?

À Touba, à juste raison, la parité, après plus d’une décennie d’application, n’est même pas encore dans une phase embryonnaire et pourtant personne n’ose remettre en cause ce choix califal. L’aversion de la parité dans la ville sainte est adossée à des considérations religieuses. Dans la capitale du mouridisme, les lois ne modifient pas les normes cultuelles et culturelles. Et c’est là où pèche cette parité qui est loin d’être effective dans les pays pionniers qui font de l’égalité homme-femme un principe de bonne gouvernance. Ce qui est déplorable, c’est d’importer des modèles et des stéréotypes politiques qui détonnent ou s’adaptent difficilement avec nos réalités cultuelles, culturelles.

Certes un aggiornamento en matière de politique féminine est sans doute nécessaire, mais il ne faut pas que le désir de parité sacrifie la liberté démocratique de choix sur l’autel d’un code électoral « démocraticide ». Au lendemain de ces législatives qui poignent à l’horizon, il urge de réformer le code électoral liberticide dont plusieurs dispositions relatives à la parité et au parrainage (sur lequel nous nous prononcerons bientôt) ne favorisent pas la participation libre et démocratique des citoyens aux différentes échéances électorales. La démocratie va de pair avec la liberté de choisir et non avec la contrainte d’élire.

14 COMMENTAIRES
  • Patriote

    Vraiment cessons la politique pour le moment y a 11 enfants morts

  • Diouf

    C’est par pure démagogie que cette loi avait été votée Tout le monde le sait. Ne sachant plus quoi faire pour berner le peuple, notre Gorgui national avait fait voter cette loi scellérate .Même dans les grandes démocraties, cette loi n’est pas respectée. En France, les partis qui ne respectent pas la parité, on leur inflige une amende.leurs listes électorales sont acceptées.

  • Oussou

    C’est très dur de supporter la haine et la rancune en soit… depuis plusieurs années.
    Voilà un personnage pittoresque et lugubre…qui n’a qu’un seul mot dans sa caboche Pastafara : c’est Macky Sall aujourd’hui , demain et pour le futur. Il n’a que de la haine envers le Président Macky Sall.
    Il est tellement obnubilé par le Président Macky Sall… qu’il ne sait plus quoi inventer pour justifier sa haine viscérale et sa rancune meurtrière envers ce dernier.
    Malheureusement pour lui… c’est le bon dieu qui l’a mis… là où il est !
    Donc… c’est vraiment dommage que ce bouffon incrédule continue à cracher son venin sur celui que le peuple sénégalais a choisi majoritairement comme Président de la République du Sénégal.
    Mr Saliou … je suis triste et content aussi… que vous êtes entrain de souffrir , souffrir encore et souffrir toujours.,.de la présence du Président Macky Sall dans le pays.
    Pauvre de vous ! Bouffon raciste

    • Citoyen

      Mercii limeu beuguone wakh yeup wakh ngeuko nak ce gars je sais mm pas comment il a fait pour touddd saliou ce prenom tu le merite pas du tout

      • Oussou

        Franchement…il ne mérite pas de porter ce nom si vénérable ! Car lui est un sinistre cochon de Sonkomaniac

  • Assane @yahoo.fr

    Les deux lois de Merde que nous a laisser ablaye wade LA PARITÈ ET LA SUPRESSION de la peine de mort wie du populisme pour satisfaire Les europenne. ces deux lois doivent etre voriger pour Le bien du senegal

  • Kolitenguela

    Ki ils nous fatigues way avec ses réflexions absurde fiche nous un peu on c’est que tôt ou tard tu vas rejoindre l’opposition si c pas déjà fait tes analyses sont jamais impartial

  • Magnum

    Plus absurde que lui tu meurs la parité est tu avancé majeur pour les femmes et leur permettant de rejoindre le monde politique et toi tu ose dire le contraire

  • Aka47

    On sait tous que tes de l’opposition et que t’as jamais été impartial alors t’es paroles ne sont pas crédibles tu ne rates jamais une occasion pour s’attaquer au gouvernement des attaques la plus part du temps non justifier

  • af en colère

    Dans notre désir de copier la France ,on instaure cette parité.
    Or la démocratie chez nous déjà va cahin caha pour plusieurs raisons parmi lesquelles l’absence de culture démocratique.
    Le fondement de cette culture c’est le libre choix .
    Ce libre choix on ne peut l’exercer que si on a des facultés intellectuelles pour comprendre.
    Combien de nous comprennent le rôle du député,du maire ,du président de la république,du conseil constitutionnel etc très peu .
    Le taux d’analphabétisme est encore élevé surtout chez les filles et on voit donc que cette démocratie occidentale est peu adaptée à nos réalités surtout si on y ajoute une parité qui peut être qu’un instrument de massification de certains parti pas un facteur de démocratie véritable.

  • af en colère

    Qu’Allah swt accueille au paradis ces petits bout de choux .
    Trop de morts dans nos structures de santé.
    La démission du ministre ne suffit pas .
    Il faut une enquête indépendante.
    Comment peut on admettre un lieu d’hospitalisation sans moyen d’extinction automatique ?ou un moyen de détection approprié

  • MBAYE

    cette parité est anti democratique anti religieuse et contre les principes islamiques relatives sur la suprematie de l’homme sur la femme

  • Abdoulaye

    A mon avis, les deux critères de choix chez les femmes restent être : la compétence croisée à la popularité (apporter des voix). A mon avis des primaires doivent être organisés et les perdantes soutenir les gagnantes en sensibilisant leurs militants (es). La parité est une excellente stratégie.

  • Gorgui

    Félicitations à Saliou pour avoir dit ce que tout le monde pense tout bas.Cette parité a beaucoup changé la mentalité des femmes jusque ds les foyers.Mes chers amis battons nous pour demain qu’on prive de cette loi qui nous divise plus qu’elle nous arrange.

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