La nomination d’un Chinois à la tête d’Interpol inquiète certaines ONG

Un Chinois a été élu ce jeudi 10 novembre à la présidence d’Interpol. Meng Hongwei succède à la française Mireille Ballestrazzi. Mais cette nomination officialisée lors de la 85ème assemblée générale organisée cette année à Bali suscite déjà des inquiétudes de certaines ONG, qui craignent qu’Interpol ne soit utilisé par la Chine pour arrêter des dissidents et des réfugiés à l’étranger, relate Rfi.

L’élection du nouveau chef d’Interpol Meng Hongwei, inquiète les ONG, car la Chine pourrait sous couvert d’une campagne anti-corruption, exploiter l’agence de police internationale pour traquer et arrêter des dissidents ou des réfugiés à l’étranger, qui n’ont commis aucun crime selon le droit international.

« La Chine depuis plusieurs années déjà, utilise Interpol à des fins politiques, avance Nicolas Bequelin, en charge du bureau Asie Orientale chez Amnesty International. Soit pour essayer d’avoir des informations ou de faire rapatrier des gens qui cherchent asile à l’étranger, des ouigours, des tibétains, des gens que la Chine accuse de terrorisme ou de crimes politique, y compris pour des actes qui ne sont criminels que dans le cadre du code pénal extrêmement répressif chinois mais qui ne sont pas reconnus comme des crimes aux yeux du droit international. »

Nicolas Bequelin estime qu’ « avoir cette position à Interpol va aider la Chine à valider et à légitimer les demandes et les requêtes de coopération qu’elle fait avec des pays étrangers pour le rapatriement des gens qui sont soupçonnés de crimes de corruption. »

Amnesty International a appelé Interpol à la plus grande vigilance sur la nature des requêtes émises par la Chine. Depuis l’arrivée au pouvoir fin 2012, le président Xi Jinping a lancé une vaste campagne anti-corruption qui s’est soldé par la condamnation de plus d’un million de fonctionnaires.

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