La CEDEAO devient la première communauté en Afrique à avoir adopté la suppression des visas entre ses Etats membres

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est le premier espace d’intégration en Afrique à supprimer le visa entre ses Etats membres et à faire bénéficier ses citoyens du droit de résidence, a rappelé le ministre de l’Intégration africaine, du NEPAD et de la Promotion de la bonne gouvernance, Khadim Diop.

’Dans le même sillage, après le passeport CEDEAO, nous partageons fièrement la carte d’identité biométrique, symbole de l’appartenance à une même communauté’’, a-t-il vanté, à l’occasion de la célébration, à Dakar, de la semaine nationale de la CEDEAO, rapporte l’agence de presse sénégalaise.

‘’Toutefois, lorsqu’on évalue la situation sur le terrain à l’aune des ambitions des pères fondateurs et des instruments que je viens d’évoquer, force est de constater que les entraves sont toujours légion, notamment au niveau des corridors routiers et des frontières des Etats membres‘’, a-t-il déploré, précise la même source.

Selon Khadim Diop, s’il faut déplorer les pratiques anormales de certains agents chargés du contrôle, il y a lieu de noter aussi que ces entraves subsistent du fait de la méconnaissance des textes communautaires par les parties prenantes.

Il estime que les Etats ne sont pas non plus exempts de reproche, car il y a parfois une faible volonté politique d’appliquer intégralement les dispositions sur la libre circulation.

’’En outre, a-t-il affirmé, l’insécurité et l’instabilité politique dans la région, le terrorisme et la criminalité transfrontalière favorisent un contrôle plus rigoureux et parfois zélé au niveau des frontières’’.

Pour lui, cela pose la ‘’délicate question’’ de la conciliation de l’impératif de sécurité avec les principes et exigences de la liberté de circulation des personnes consacrés par les textes communautaires. Avec la persistance des entraves, ce sont les populations, en particulier celles aux conditions sociales les plus modestes et les femmes qui en paient le prix fort, car il est habituel de voir les transporteurs, les opérateurs économiques et autres usagers se plaindre des tracasseries routières et des perceptions illicites, a-t-il fustigé.

’Les tracasseries sont un frein à l’intégration effective des peuples et constituent une violation flagrante des engagements librement consentis par nos Etats membres. Dans ces conditions, l’hypothèse de la réalisation d’une communauté démocratique et prospère, comme déclinée dans la vision 2020 s’éloigne‘’, s’alarme-t-il. La Semaine nationale de la CEDEAO est célébrée sous le thème : ‘’Libre circulation des personnes dans l’espace CEDEAO, le temps de l’action’’.

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